G-0C9MFWP390 Le Carnet de Joe Legloseur

dimanche 20 juillet 2025

Trop détendu


 

C’est plus facile, pour moi, d’écrire lorsque je suis un peu énervé. Heureusement, je le suis assez souvent. Mais là, rien. J’ai passé une très bonne nuit, sans insomnie. Sommeil réparateur. Réveil en pleine forme. Je relève des nouvelles plutôt positives dans les actualités, comme le succès de la pétition contre la loi Duplomb. J’écoute un enregistrement de la tournée de 74 de Bob Dylan and the Band. La température de l’air qui entre par la fenêtre est idéale (19°). Je ne vais quand même pas me forcer à être de mauvaise humeur pour trouver l’inspiration.

samedi 19 juillet 2025

Leader mondial

 

Journée efficace dans le jardin, moins sur internet. J’ai déjà dit que le blog n’était pas référencé par Google (un comble lorsqu’on sait que Blogger appartient à Google). J’avais signalé la situation sur le site qui gère ce genre de problème et qui s’appelle « Google Search Console Team » On se dit qu’avec un nom comme ça, ils doivent assurer en mode leader mondial de l’indexation. Le 11 juillet, j’ai reçu un message d’information : « Google a commencé à valider votre correctif concernant "Indexation des pages" sur votre site. » «  La validation peut prendre quelques jours. Nous vous enverrons un message lorsque le processus sera terminé. » Il n’y avait plus qu’à attendre. J’étais serein. Jusqu’au 17 juillet où la super team Google m’a envoyé un message intitulé « Échec de certaines corrections pour Indexation des pages problèmes du site https://joelegloseur.blogspot.com/ ». Bon. Tout le monde peut faire des erreurs. J’ai tapé sur un bouton proposant une « nouvelle validation ». A suivre


vendredi 18 juillet 2025

Lectures d'été

 

Lectures d’été. Je termine Yoga, même si l’auteur m’irrite toujours avec ses vantardises (savez-vous qu’il est capable d’identifier dès les premières notes les morceaux diffusés sur France Musique ?). Je viens de commencer le Journal de Matthieu Galey. Premier contact, très agréable. Je sais déjà que je le lirai régulièrement avec plaisir sur la durée. Et puis, le soir venu, avant de m’endormir, il y a Montaigne. Je ne dirai pas que c’est un excellent somnifère mais ça détend. Il y a quelque chose d’apaisant dans ces propos mesurés, ce relativisme soft. On comprend pourquoi tout le monde l’apprécie. Cette unanimité me l’a longtemps fait paraitre suspect. J’avais tort. 

jeudi 17 juillet 2025

Autosatisfaction

 

Si Emmanuel Carrère m’avait confié la lecture de son manuscrit je lui aurais expliqué que son texte avait beaucoup de qualités, dont celle de passer systématiquement en revue les motifs d’irritation que sa prose peut susciter chez le lecteur. Mais ce n’est pas une raison pour tout garder. J’aurais probablement coché des passages à élaguer ou à supprimer. Le portrait de M. Ribotton, pauvre petit prof pitoyable, est une réussite. En revanche, les souvenir complaisants de l’ancien élève du lycée Janson auraient gagné à disparaître. Ils présentent un intérêt uniquement pour ceux qui ont grandi dans seizième. Je crois que ce qui rend certains passages pénibles, c’est l’énorme autosatisfaction qui s’en dégage. Même lorsqu’il évoque son discours pour l’enterrement de son ami Bernard Maris, il ne peut pas s’empêcher de préciser qu’il pense avoir été bon.


mercredi 16 juillet 2025

Mort d'un héros du spectacle


 

Le spectacle rend un hommage unanime à l’un de ses membres qui incarnait parfaitement la duplicité, ce fondement premier de la société du spectacle. La télévision déclinante des boomers se soude une dernière fois autour de ce qui ressemble à son dernier enterrement. La duplicité est intacte ; elle continue sous d’autres formes (politique, réseaux sociaux, économie, etc.) En voici quelques synonymes. Saurez-vous les identifier ? Artifice, Comédie, Dissimulation, Escroquerie, Fausseté, Hypocrisie, Leurre, Mascarade, Mensonge, Simagrée, Simulation, Tromperie.

mardi 15 juillet 2025

Feu d'artfice


 

Le soir du 13 juillet, j’ai commencé la lecture du deuxième tome des Essais. J’avais du mal à entrer dans la prose de Montaigne à cause du va-et-vient entre le texte, les notes en bas de page indiquant les équivalents de termes anciens et celles en fin du volume pour donner l’origine des citations. On s’y fait, je le sais ; je suis venu à bout du Livre I, souvent avec plaisir. Mais il faut le mériter. Le son assourdi des explosions m’a déconcentré. J’ai entendu M. qui me demandait si je voulais voir le feu d’artifice. Je l’ai rejointe à l’étage, pas mécontent de m’évader. De là, on pouvait voir les lumières exploser par-dessus les toits. Le rythme était lent, les feux pas très impressionnants. J’ai foncé reprendre ma lecture.

lundi 14 juillet 2025

Yoga


 

Pour l’instant (j’en suis au premier tiers environ), le livre d’Emmanuel Carrière a pour sujet la méditation à travers le récit d’un stage intensif d’une semaine. D’autres péripéties sont annoncées. Premier bilan : Carrère est un excellent raconteur et un bon écrivain. On ne s’ennuie pas et on sourit souvent. La méditation est un sujet qui m’intéresse depuis longtemps. Je n’ai jamais réussi à me plier complètement à la posture règlementaire. Comme je ne voulais pas non plus renoncer aux bienfaits de cette pratique ancestrale, j’ai mis au point mon yoga à moi. L’important est d’être assis sur le sol. Peu importe ce qu’on fait de ses jambes mais une fois installé, il faut essayer de bouger le moins possible. Je trouve que la musique est un excellent support. Le choix influe sur la qualité de la séance. En ce moment, je passe les enregistrements des sessions d’enregistrement des Stones vers 77-78 à Paris. Les morceaux qui s’étirent ressemblent aux ragas indiens dont Carrère dit qu’ils « vous immergent dans une immobilité qui rayonne en tous sens, en sorte qu’on ne sait jamais où on en est et qu’on est en même temps toujours au centre. »

samedi 12 juillet 2025

Monologue

 


Je lis une recension de La Somnolence, premier roman de Jean-Pierre Martinet qui ressort ces jours-ci. Le livre suit la logorrhée d’une femme de 76 ans qui vocifère en ne s’adressant à personne précisément. Cela m’a fait penser au dingo qu’on entend souvent parler tout seul en déclamant lorsque nous passons devant son pavillon avec le chien. Il se déclenche sans se montrer sur son perron, juste après notre passage, ce qui fait qu’on ne distingue pas clairement ses propos. Une fois, il était question des déjections des chiens qui répandent des bactéries. Difficile de ne pas se sentir visé avec notre toutou en laisse. La dernière fois, j’ai saisi la fin d’une tirade où il était question des « personnes sournoises qui arrivent par derrière sans prévenir, ça suffit ! » Pour ce que j’en entends, cela ressemble des discours revendicatifs relativement articulés. Ils sont déclamés sur un ton assez retenu (pas de cris ou d’insultes) avec des effets oratoires, des haussements de ton indiquant l’indignation.


vendredi 11 juillet 2025

Dialogue

 

— J’ai l’impression que nous sommes partis pour un été « citations ». Je recopie celle-ci, tirée de Yoga d’Emmanuel Carrère, qui confie l’avoir lui-même recopiée dans de nombreux carnets (j’espère qu’elle n’a pas été modifiée en cours de route). Elle est de Glenn Gould. « La visée de l’art n’est pas la décharge momentanée d’une sécrétion d’adrénaline mais la construction patiente, sur la durée d’une vie entière, d’un état de quiétude et d’émerveillement. »

— Joli. Et le livre de Carrère ?

— On en parlera plus tard.