Ecce Homo, dont l’une des parties s’intitule « Pourquoi
j’écris de si bon livres », est d’une irrésistible drôlerie. C’est
un grand livre comique, un chef-d’œuvre dans ce genre qui en compte peu. Tout est tellement tonitruant, excessif, comme cette auto-admiration mégalomaniaque qui pourrait paraitre ridicule si elle n'était pas portée par un style flamboyant qui n'a pas pris une ride. Ce
style, dont le philosophe annonce pouvoir changer en fonction des projets, culmine ici à la pointe de la tension qui nait de l’indécision entre l’extrême lucidité
qui génère un sens de la dérision radicale et le délire de celui qui a basculé
dans la folie. Le trouble est bien sûr accentué lorsqu’on sait qu’il s'agit de
son dernier livre avant la crise finale mais pourtant, rien dans ces lignes pleines de
santé arrogante et d’éclats de rire ne laisse présager l'effondrement de Turin.
mardi 16 septembre 2025
Rions un peu
mardi 11 février 2025
Dialogue
‒ Si on n'a pas un bracelet
électronique à 70 ans, on a raté sa vie.
‒ C’est un peu facile.
‒ Je sais.
‒ J’ai l’impression que cette
condamnation te réjouit particulièrement.
‒ J’avoue. Tout m’a amusé dans ce
procès. Et le message final destinés aux fans pour leur annoncer qu’il va se
retirer de la vie médiatique est un chef-d’œuvre de comique involontaire.
‒ Tu continues, à ton âge, à
avoir la même vision simpliste que tu avais à l'adolescence. Il y a d’un côté
les gentils et de l’autre les méchants, ceux que tu apprécies et ceux que tu
détestes.
‒ Je dirais plutôt qu’il y a ceux
qui m’énervent. Cela peut se produire avec n’importe qui, en dehors des
considérations politiques. Comme par exemple il y a cette Violette qui a gagné
une course en bateau et qui est interrogée à la radio. Sa voix me tape sur les
nerfs. Mais tu as raison. Arrivé à un certain âge, on doit pouvoir prendre les
choses avec un minimum de recul. Violette joue son rôle de grande niaise fière
de sa victoire dans le but satisfaire les médias et les sponsors. Chacun a ses
raisons, ses mobiles, ses intérêts à défendre. Ainsi va le monde.