Je feuillette mon exemplaire légèrement jauni de La Guerre du goût. A Paris, je lisais ses chroniques dans le Monde des livres installé à la terrasse d’un café, avant d’aller à ma leçon de conduite. Je me tenais immobile dans le bruit des voitures qui passaient sur le boulevard. Un peu de vent agitait les feuilles des arbres et je découvrais la poésie classique chinoise. Cette citation d’un poème de T’ao Yuan-Ming (365-427) a probablement dû m’enchanter.
Je lis la chronique des temps très anciens,
Je regarde les images du vaste monde.
Je dis oui à l’univers. Si cela n’est pas
Le bonheur, où donc est le bonheur ?
Aujourd’hui, c’est un passage
d’une nouvelle de Scott Fitzgerald intitulée L’après-midi d’un écrivain qui a retenu mon attention :
« Il traversa la salle à
manger et il entra dans son bureau, aveuglé, un instant, par l’éclat de ses
deux mille livres, dans le coucher du soleil. Il était assez fatigué – il
allait s’allonger pendant dix minutes, et puis il verrait s’il pouvait démarrer
sur une idée dans les deux heures qui lui restaient avant le dîner. »