On apprend, en lisant les Considérations sur l'assassinat de Gérard
Lebovici, que celui-ci avait
laissé des notes manuscrites pour le plan d’un livre intitulé Tout sur le personnage. A propos de
l’activité d’écrivain de Lebovici, Debord précise : « Allant au plus
pressé, c’est par la lettre d’injures qu’il avait commencé. » Il donne au
passage une définition qui est aussi un mode d’emploi de ce qui est selon lui
« une sorte de genre littéraire ». Debord reconnait avoir, sur ce
point, « appris beaucoup des surréalistes et, par-dessus tout, d’Arthur
Cravan. » La seule difficulté réside, selon lui, dans le fait d’être en
droit de les écrire « à l’occasion, pour certains correspondants
précis. » Car il importe que ces lettres ne soient jamais « injustes ».
Dans un entretien, Manchette racontait qu’il en avait reçu une de Lebovici qui l’avait grandement affecté dans un premier temps. Par la suite, elle lui avait parue parfaitement justifiée.