La vieillesse est un massacre pour les souvenirs. Alors que l’été 75 fut
celui des découvertes et des révélations concernant les filles de notre âge ou même
un peu plus âgées, envisagées enfin de près et sous tous leurs aspects, ce qui subsiste
à la surface de la mémoire ce sont de longues poses en terrasse au retour de la
plage avec en fond sonore le tube de cet été lointain. C’est comme ça, avec
l’insouciance : elle ne peut pas laisser derrière elle des souvenirs précis.
Elle profite des images qui se présentent : corps dénudés, bronzage
intégrale, seins nus couverts de gouttes d’eau après la baignade, une chanson
de Joe Dassin. C’est peu.