samedi 31 mai 2025
Lu
samedi 26 avril 2025
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vendredi 18 avril 2025
Série Noire
« Lorsque Kells rangea sa voiture dans la quatrième Rue entre Broadway et Hill Street, les réverbères électriques et les enseignes lumineuses commençaient juste à s’allumer. Il entra dans l’immeuble qui faisait le coin, monta au troisième et longea le corridor jusqu’à une fenêtre donnant sur la Cinquième Avenue. Il resta quelques minutes devant la fenêtre à surveiller le va-et-vient sur le trottoir d’en face. Puis il retourna à la voiture. »
Si on me demandait ce que j’ai
fait de ma semaine ? A part être assommé par une grippe (ou un covid
grippal), j’ai commencé la lecture de A
tombeau ouvert, un polar de Paul Cain cité par Manchette comme l’un de ses
préférés parmi les classiques de la Série Noire. On comprend vite pourquoi. Le
style purement « behavioriste » est ici utilisé avec une grande
rigueur. On chercherait en vain la moindre notation psychologique, la moindre évocation
des émotions ou de la vie intérieure des personnages. Et c’est très beau.
mardi 1 avril 2025
Grand écrivain
Jim Thompson n’est pas seulement un
auteur de la Série Noire. C’est également un écrivain punk avant l’heure et qui
pousse très loin dans l’assaut contre les valeurs de la société de son temps - qui sont
également les nôtres puisque rien n’a fondamentalement changé depuis les années
cinquante. Heureusement que les censeurs de tous poils ne mettent pas leur nez
dans ses romans. Mais il ne faut pas croire que Thompson se contente
d’accumuler les provocations. C’est également un excellent scénariste ménageant
des zones d’ombres, des surprises et des coups de théâtre autour des diverses morts
violentes qui parsèment ses intrigues, dans la grande tradition du roman noir
américain (ça, on garde).
lundi 31 mars 2025
L'art du portrait
« Constance Wakefield... La quarantaine, un mètre soixante-dix ; dans les cinquante kilos.
Elle était tout en
longueur ; longues jambes osseuses, longs poignets frêles, longues mains
décharnées. Une de ces femmes tout d’une venue qui évoquent irrésistiblement le
tuyau de poêle, sauf pour ce qui concerne la chaleur. Droite, distante. Myope
et asthmatique.
Telle était Constance Wakefield.
Je ne l’ai pas encore cataloguée
et je doute jamais y réussir. Je ne peux affirmer, de façon absolue, s’il
s’agissait simplement d’une femme cupide et naïve ou, carrément, d’un maître
chanteur. »
Et un peu plus loin :
« Elle portait deux paires
de lunettes, l’une sur l’autre. Sous les verres, ses yeux exorbités
ressemblaient à des huîtres nageant dans leur eau. »
Jim Thompson, Monsieur Zéro
Quelque part sur la toile,
quelqu’un a écrit que ce roman était un chef-d’œuvre. Je ne suis pas loin de le
penser.