mercredi 8 octobre 2025
Burroughs à Paris
samedi 4 octobre 2025
"Je suis à Paris, ceux qui l'apprennent en sont heureux, la plupart m'envient. Ils ont raison. C'est une grande ville, grande et pleine d'étranges tentations. En ce qui me concerne, je dois avouer que d'une certaine manière je leur ai succombé. Je ne crois pas qu'on puisse le dire autrement. J'ai succombé à ces tentations et cela a eu divers changements pour conséquence, sinon dans mon caractère, du moins dans ma façon de voir les choses, et en tout cas dans ma manière de vivre. Il s'est constitué en moi à partir de ces influences une conception totalement nouvelle de toutes les choses, il y a là certaines différences qui me séparent des gens beaucoup plus que tout ce qui m'était arrivé avant. C'est un monde changé. Une vie nouvelle pleine de significations nouvelles. Cela me donne un peu de mal pour l'instant, parce que tout est nouveau. Je suis un débutant dans mes propres conditions de vie."
Rainer Maria Rilke, Les Cahiers de Malte Laurids Brigge
jeudi 25 septembre 2025
Vision à Paris
« Mais j'ai vu enfin la femme parisienne de mes rêves dans un bar vide où je buvais un café. Il n'y avait qu'un type de service, assez beau, et entre une jolie Parisienne avec la démarche séduisante de celle qui ne sait pas où aller, les mains dans les poches, qui dit simplement : « Ca va la vie ? » D’anciens amants apparemment.
« Oui. Comme ci-comme
ça » Et elle lui fait ce sourire languide qui vaut bien plus que son corps
nu, un sourire vraiment philosophique, paresseux, amoureux, prêt à tout, même
les après-midi pluvieux, ou sur le quoi bonnet sur la tête, une femme à la
Renoir qui n’a rien d’autre à faire que de venir revoir son ancien amant et le tenter avec des questions sur la
vie. »
Jack Kerouac, Les Anges de la désolation
jeudi 30 janvier 2025
Lecture
Il est difficile en lisant un passage du
Piéton de Paris le soir de ne pas se laisser frôler par un petit souffle de
nostalgie. Particulièrement lorsque Fargue évoque le 10e arrondissement, la Gare
de l’Est et ses environs, un lieu que j’ai sillonné lorsque j’habitais rue
Lafayette dans les années 80. Il faut dire qu’avoir été jeune à Paris c’est être condamné à une forme spécifique de nostalgie, celle que décrivent aussi bien Guy
Debord que Patrick Modiano. Mais tout va bien, it’s life and life only.