G-0C9MFWP390 Le Carnet de Joe Legloseur: Paris
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mercredi 8 octobre 2025

Burroughs à Paris

 


Mattieu Galey n'est pas du tout fasciné par cet américain malsain. Il semble même un peu dégouté. Nous sommes en 1963 et Burroughs est encore un écrivain débutant à peine connu. Le portrait est quand même réussi, comme d'habitude.  "On l'aperçoit qui rase les murs aux environs de la rue Gît-le Cœur, pardessus grisâtre et chapeau mou sur une longue figure : ce pourrait être un flic en civil. Ou un assassin ; l'oeil mort trahit quelque chose d'un sadique glacé, jusqu'à l'âme s'il en a une. Il fut détective privé, par un temps ; voilà qui devait lui aller comme un gant. Aucune fantaisie extérieure chez ce visionnaire aussi blême et lugubre qu'est délirant son univers : le Buster Keaton des paradis artificiels"

samedi 4 octobre 2025


 "Je suis à Paris, ceux qui l'apprennent en sont heureux, la plupart m'envient. Ils ont raison. C'est une grande ville, grande et pleine d'étranges tentations. En ce qui me concerne, je dois avouer que d'une certaine manière je leur ai succombé. Je ne crois pas qu'on puisse le dire autrement. J'ai succombé à ces tentations et cela a eu divers changements pour conséquence, sinon dans mon caractère, du moins dans ma façon de voir les choses, et en tout cas dans ma manière de vivre. Il s'est constitué en moi à partir de ces influences une conception totalement nouvelle de toutes les choses, il y a  là certaines différences qui me séparent des gens beaucoup plus que tout ce qui m'était arrivé avant. C'est un monde changé. Une vie nouvelle pleine de significations nouvelles. Cela me donne un peu de mal pour l'instant, parce que tout est nouveau. Je suis un débutant dans mes propres conditions de vie." 

Rainer Maria Rilke, Les Cahiers de Malte Laurids Brigge


jeudi 25 septembre 2025

Vision à Paris


 « Mais j'ai vu enfin la femme parisienne de mes rêves dans un bar vide où je buvais un café. Il n'y avait qu'un type de service, assez beau, et entre une jolie Parisienne avec la démarche séduisante de celle qui ne sait pas où aller, les mains dans les poches, qui dit simplement : « Ca va la vie ? » D’anciens amants apparemment.

« Oui. Comme ci-comme ça » Et elle lui fait ce sourire languide qui vaut bien plus que son corps nu, un sourire vraiment philosophique, paresseux, amoureux, prêt à tout, même les après-midi pluvieux, ou sur le quoi bonnet sur la tête, une femme à la Renoir qui n’a rien d’autre à faire que de venir revoir son ancien amant  et le tenter avec des questions sur la vie. »

Jack Kerouac, Les Anges de la désolation

jeudi 30 janvier 2025

Lecture

 

Il est difficile en lisant un passage du Piéton de Paris le soir de ne pas se laisser frôler par un petit souffle de nostalgie. Particulièrement lorsque Fargue évoque le 10e arrondissement, la Gare de l’Est et ses environs, un lieu que j’ai sillonné lorsque j’habitais rue Lafayette dans les années 80. Il faut dire qu’avoir été jeune à Paris c’est être condamné à une forme spécifique de nostalgie, celle que décrivent aussi bien Guy Debord que Patrick Modiano. Mais tout va bien, it’s life and life only.