G-0C9MFWP390 Le Carnet de Joe Legloseur: roman
Affichage des articles dont le libellé est roman. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est roman. Afficher tous les articles

samedi 19 avril 2025

Lu


Sans craindre les anachronismes, on pourrait dire qu’il s’agit d’une sorte de road movie dont l’auteur déclare dès l’incipit qu’il ignore tout des deux personnages principaux, d’où ils viennent, où ils se dirigent et dans que but. Ce narrateur désinvolte intervient d’ailleurs tout au long de cet antiroman pour apostropher directement le lecteur. Les récits racontés par Jacques, son maître ou des personnages rencontrés dans des auberges sont souvent interrompus. Curieusement, ces interventions et ces interruptions narratives ne nuisent pas au plaisir de la lecture. Les autorités de l’époque (pouvoir royal et religieux) ont dû faiblement apprécier l’inversion des rapports de pouvoir entre Jacques et son maître tout comme le souffle de liberté qui traverse le roman.

vendredi 28 février 2025

Dernières nouvelles

 

Regardé A Complete Unknow avec la curieuse impression d’avoir déjà vu le film mais c’était bien quand même et j’ai craqué pour Monica Barbaro. Entendu un entretien avec Jean-Pierre Montal et me suis dit que je n’étais pas un romancier même si j’aime beaucoup lire des romans comme La face nord. Commencé la lecture de Derrière les lignes ennemies Entretiens 1973-1993 et j’étais tellement captivé par les propos de Jean-Patrick Manchette que j’ai eu droit à des remarques concernant mon manque d’intérêt pour ce qui se passe autour de moi. 

mardi 25 février 2025

Où est la frontière ?


J’ai envie d’évoquer un phénomène un peu fumeux, vaguement suspect du point de vue strictement rationaliste. Je veux parler des interrelations entre les fictions qu’on lit dans les romans et la vie dite « réelle ». Simon Axler, le personnage principal du roman de Roth, est un acteur qui ne joue plus parce qu’il en est devenu incapable. Je me suis mis à penser à acteur de théâtre et de cinéma que j’ai croisé vers la fin des années 2000. Il avait à peu près l’âge que j’ai aujourd’hui et sa carrière semblait derrière lui, ce qu’il n’avait pas l’air de réaliser. J’ai effectué une recherche et très vite appris qu’il était mort quelques mois auparavant. J’ai ensuite repris ma lecture en m’inquiétant de plus en plus pour Simon Axler qui venait de se faire larguer par la jeune femme grâce à laquelle il retrouvait goût à la vie. J’appréhende maintenant les dernières pages. Va-t-il se servir de ce fusil de chasse dont l’écrivain signale la présence avec insistance ?     

vendredi 21 février 2025

Un roman "feel bad" ?


Les dernier livres de Philip Roth sont parfaitement efficaces pour, comme le dit le personnage principal du roman Le rabaissement, « regarder en face tout ce qui vous glace le sang ». C’est l’histoire d’un acteur dans la soixantaine qui tombe en rade. L’expression un peu datée peut être utilisée, nous dit l’IA, pour décrire une situation où quelque chose ne fonctionne pas correctement ou où une personne est dans une situation difficile. C’est exactement ce qui arrive à Simon Axler dans une version radicale : tout est fini pour lui, sa carrière, son talent, son couple, tout ce qui pouvait donner un sens à sa vie. Le thème peut paraitre déprimant en tant que pitch. Pourtant, la manière dont Roth en pleine possession de ses moyens creuse son sujet à travers des rencontres et des situations est jubilatoire. Cela s’appelle le style.

mercredi 5 février 2025

Une enquête brumeuse

 



J’ai lu les trois quarts d'un roman de Simenon que j’ai choisi pour son titre. Il s’appelle Maigret et le voleur paresseux (1961). Je ne l’ai pas lâché de la journée sauf pour les repas et la promenade du chien. Il s’agit d’un Maigret assez mélancolique. Ils le sont tous, c’est vrai, mais celui-ci l’est particulièrement. Le commissaire est à deux ans de la retraite. Sa hiérarchie est composée de jeunes diplômés issus des bonnes familles qui traitent le vieux commissaire avec une condescendance polie. Ils sont, écrit Simenon, « en quête d’efficacité », pondant dans leur bureau « des plans mirifiques » qui se traduisent « chaque semaine, par de nouveaux règlements. »