jeudi 24 avril 2025
1975 (suite)
Blood On The Tracks est unanimement considéré comme son meilleur album de la décennie. Il m’impressionnait beaucoup quand je l’écoutais dans ma chambre de lycéen. J’appréciais la musique, le chant habité, mais les thèmes abordés me passaient largement au-dessus. C’est quoi cette histoire de souffrance amoureuse ? Les vaines tentatives pour retenir celle qui s’éloigne en vous laissant « with a pain that stops and starts» (You’re A Big Girl Now), cela ne m’évoquait de précis. Maintenant, lorsque j’écoute ces chansons, je me laisse vaguement aller avec complaisance à revivre des ruptures passées, des déchirements sublimés par l’art du songwriter.
mercredi 23 avril 2025
Rêvons un peu
A situation extrême, réactions un
minimum à la hauteur. Par exemple, Dylan pourrait réintroduire dans sa liste de
titres sur le Never Ending Tour, en ce moment dans l’Amérique trumpienne,
quelques chansons qui pourraient résonner dans le contexte actuel, comme The Lonesome Death of Hattie Carroll, With God On Our Side et quelques autres
protest songs du début des sixties. Il pourrait également reprendre quelques
tubes de lutte signés Woodie Guthrie. Les jeunes fans de Timothée Chalamet
adoreraient reprendre en chœur This Lans
Is Your Land et We Shall Overcome.
Surtout si Mamie Baez vient sur scène et que Bobby a collé sur sa guitare, en
hommage à son héros de jeunesse, un autocollant « Cette machine tue les
fascistes ».
samedi 5 avril 2025
Information de première importance
J’apprends, en lisant un article
consacré au groupe The Band dans le magazine Rolling Stone, que Dylan avait rappelé Robbie Robertson pour jouer
sur Rough and Rowdy Ways. Celui-ci
avait décliné l’invitation pour cause de planning trop chargé. Il avait évoqué dans
sa réponse une collaboration possible, plus tard, en une autre occasion (ce qui
ne se produira pas, le guitariste étant décédé en 2023). C’est regrettable. Son
jeu subtil aurait très probablement enrichi les arrangements sur cet album grave
et imposant sorti il y a cinq ans.
jeudi 13 mars 2025
50 ans après
J’aimerais écrire sur l’année 1975. L’idée de le faire un demi-siècle plus tard me plait bien mais c’est loin. Au moment de m’y mettre, je réalise que les images sont floues. Jusqu’à l’été, il ne s’est rien passé de marquant. J’allais au lycée et j’écoutais religieusement mes disques. De mémoire, Blood on the Tracks, Tonight’s the Night, Y’a une route. Je parle de ceux qui venaient de sortir, dont j’avais lu une critique suffisamment excitante pour donner envie de l'acheter. Il y en a plein que j’ai ratés par manque d’argent de poche et que j’ai découverts beaucoup plus tard comme Coney Island Baby ou Young Americans. A part la musique, la lecture de Charlie Hebdo, il me semble qu’il ne se passait pas grand-chose de marquant.
vendredi 28 février 2025
Dernières nouvelles
Regardé A Complete Unknow avec la curieuse impression d’avoir déjà vu le film mais c’était bien quand même et j’ai craqué pour Monica Barbaro. Entendu un entretien avec Jean-Pierre Montal et me suis dit que je n’étais pas un romancier même si j’aime beaucoup lire des romans comme La face nord. Commencé la lecture de Derrière les lignes ennemies Entretiens 1973-1993 et j’étais tellement captivé par les propos de Jean-Patrick Manchette que j’ai eu droit à des remarques concernant mon manque d’intérêt pour ce qui se passe autour de moi.
vendredi 31 janvier 2025
Dylan everywhere
D’habitude, j’aime bien tomber de
temps en temps sur une émission ou un article qui parle de Dylan. C’est
généralement assez rare (même pour le Nobel, ce fut assez limité). Mais depuis
la sortie du biopic, campagne de promotion hollywoodienne oblige, c’est l’avalanche.
Ne boudons pas notre plaisir, la séquence sera de courte durée. D’abord, le
côté « Dylan pour les nuls » est souvent drôle. Ensuite, tous ces
commentaires élogieux sur le personnage légendaire et l’artiste hors norme
semblent apporter soudain (certes un peu tard) une justification que nous n’avions
pas su ou souhaité élaborer lorsque nous subissions l’incompréhension voire les
moqueries de notre entourage.
mardi 28 janvier 2025
L'art du détail
Les vieux fans dans mon genre n’attendaient rien
de ce biopic or il faut se rendre à l’évidence : on pouvait difficilement
faire mieux sur le sujet. Chalamet est excellent mais ce n’est pas la seule
raison pour laquelle le film est une réussite. James Mangold y est aussi pour
beaucoup. Tous les détails sont soignés, des micros du studio d’enregistrement
de Like A Rolling Stone à l’évolution de la tenue vestimentaire de l’artiste
en passant par le décor de l’appartement partagé avec Suze Rotolo (dont le nom
a été changé à la demande de Dylan). C’est la première fois que je m’intéresse
à l’interview d’une accessoiriste sur un tournage. Et du coup, on se dit que ça
vaut peut-être le coup de voir Walk the Line.
lundi 27 janvier 2025
Ce dont le monde a besoin
Le monde a besoin de folk, d’un grand retour
aux sources, à la pureté, à la naïveté, comme lorsque les chanteurs et les
chanteuses reprenaient We Shall Overcome sur la scène du festival de Newport en
se tenant la main. Le monde a besoin des chansons de Woody Guthrie et tout ce
corpus de chansons anciennes qui ont traversé le temps en passant par les clubs
du Greenwich Village au début des sixties. Voir le beau film des frères Coen
qui faisait revivre l’esprit de la scène folk au moment où le jeune Dylan
commençait à se faire entendre. Faisons un rêve. Une vague de folk revival. Des
jeunes et des moins jeunes reprenant le flambeau des protest songs (ce ne sont
pas les sujets qui manquent). Et pour couronner le tout, Dylan en personne
enregistrant des reprises de Guthrie en duo avec Baez. Il nous faudrait au
moins ça.
dimanche 26 janvier 2025
samedi 25 janvier 2025
Dylan encore et toujours
Dylan revient de manière assez régulière dans
l’actualité sans donner l’impression de faire particulièrement des efforts en
ce sens. A peine sa dernière tournée (qu’on peut qualifier de triomphale)
achevée, on reparle de lui partout à l’occasion de la sortie du biopic A Perfect
Unknow. Non seulement Bob a validé l’acteur choisi pour l’interpréter mais il
s’est investi à sa manière dans le projet en relisant attentivement le scénario
en y apportant des corrections et des suggestions (dont une scène « inventée »
qui reste à identifier). La bonne nouvelle, c’est que l’acteur TimothéeChalamet pourrait peut-être amener une partie du jeune public à découvrir ce qu’a
représenté l’arrivée de Bob Dylan au début des années 60. Cela ne peut pas
faire de mal.