mercredi 8 octobre 2025
Burroughs à Paris
lundi 29 septembre 2025
Journal de Matthieu Galey (suite)
Journal de Matthieu Galey (suite). Toujours bien écrit, vif,
rarement ennuyeux. Les scènes décrites et les portraits nous transportent dans
un monde dépaysant et politiquement agité au tournant des années 60. Les échos
de la guerre d’Algérie se font entendre. Un soir, au cours d’un dîner
littéraire, les débats virent à l’affrontement
entre invités de gauche et de droite. Conclusion : « Les opinions politiques
des littérateurs sont toujours déraisonnables, plus esthétiques ou morales que
fondées. Pour quel motif logique un écrivain gagne-petit se ferait-il le
champion des possédants ? Poésie pure... »
vendredi 12 septembre 2025
Eloge d'Aragon
Journal de Matthieu Galey, janvier 1959. Le diariste se rend à des
réunions de travail chez Maurice Druon qui l'a embauché pour effectuer des
recherches documentaires sur les rois maudits. La besogne est assez fastidieuse
mais les discussions avec Maurice, comme il l’appelle, sont plaisantes. « Au
dessert, nous chantons à deux voix les louanges de la Semaine sainte. Maurice trouve que c’est « de l’unanimisme
réussi ». Pour moi, c’est surtout le premier chef-d’œuvre romanesque écrit
par un communiste français depuis la guerre. Le preuve unique hélas ! qu’on
peut avoir sa carte et un génie souverain, libre jusqu’à l’insolence absolue. »
mercredi 27 août 2025
Personnage secondaire
On croise beaucoup de monde dans le Journal de Matthieu Galey. Un soir de 1957, à Vézelay, lors d'un spectacle son et lumière, un personnage encore peu connu... "Parmi nous, le ministre Mitterrand, qui est député du coin. Un beau brun, avec une lèvre lourde, sensuelle. Sa jeunesse d'allure tranche sur le officiels ventripotents qu'on rencontre d'ordinaire à ce genre de cérémonie."
mardi 19 août 2025
Souvenir de Boris Vian
Parmi les personnalités évoquées dans le Journal de Matthieu Galey, on croise Boris Vian à l’occasion d’un matin difficile avec une sévère gueule de bois et une pénible absence de souvenirs. Dernier souvenir précis avant le trou noir de l’amnésie : Vian en train de parler. Galey le présente alors qu'il en est "à sa sixième activité professionnelle : ingénieur, romancier, traducteur, parolier, trompettiste : à présent, il chante." Vian chanteur a exercé une énorme influence sur le jeune Gainsbourg. J'ai repensé furtivement à l’époque du lycée, à Château-Thierry, quand je lisais tout Vian avec ardeur le soir à l’internat. Il reste quelques volumes sur les étagères. Je ne les relis pas, à part les nouvelles. Elles sont souvent très bonnes. Les chansons également.
lundi 18 août 2025
Dialogue
— Et le Journal de Matthieu
Galey ?
— Je n’ai pas beaucoup de temps
en ce moment. J’en lis des passages. Au moins un chaque jour. C’est toujours un
bon moment. Une manière de voyager dans le temps.
— Et tu pars pour quelle
époque ?
— Seconde moitié des années 50.
C’est à la fois très éloigné et il y a des choses qui n’ont pas du tout changé
comme l’instabilité politique par exemple. Mais ce sujet est à peine effleuré.
Le jeune Galley est principalement occupé de littérature. Il rencontre les
écrivains installés et des petits nouveaux (comme Sagan qui vient de
débarquer). Chaque visite donne lieu à un portrait pris sur le vif. Tenue,
attitude, manière de parler, coiffure, regard, etc. Tout est bon pour cerner au
plus près ceux qui sont décrits. Il y a aussi des lieux traversés, des évocations
de drague, et toujours cet élan propre à la jeunesse. Je suis curieux de voir
comment cela évoluera.
— Tu me tiendras au courant.
— Je n’y manquerai pas.
samedi 26 juillet 2025
Fragments
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Bill Térébenthine |
Les lectures filent. Il reste quelques
citations. Matthieu Galey, à la lecture de Guerre
et paix (qui m’attend, lui aussi, dans la bibliothèque) :
« Pourquoi la tristesse en demi-teinte de ce monde me remplit-elle d’une
joie si forte ? » et cet aphorisme : « Il est des jours où
l’on a envie de se demander pardon. » Beaucoup de fusée également chez
Alain Chany, qui n’en est pas avare. J’en ai relèvé une qui passait. « Il
fait un soleil qui se moque du reste. »
vendredi 18 juillet 2025
Lectures d'été
Lectures d’été. Je termine Yoga, même si l’auteur m’irrite toujours avec ses vantardises (savez-vous qu’il est capable d’identifier dès les premières notes les morceaux diffusés sur France Musique ?). Je viens de commencer le Journal de Matthieu Galey. Premier contact, très agréable. Je sais déjà que je le lirai régulièrement avec plaisir sur la durée. Et puis, le soir venu, avant de m’endormir, il y a Montaigne. Je ne dirai pas que c’est un excellent somnifère mais ça détend. Il y a quelque chose d’apaisant dans ces propos mesurés, ce relativisme soft. On comprend pourquoi tout le monde l’apprécie. Cette unanimité me l’a longtemps fait paraitre suspect. J’avais tort.