G-0C9MFWP390 Le Carnet de Joe Legloseur: Matthieu Galey
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mercredi 8 octobre 2025

Burroughs à Paris

 


Mattieu Galey n'est pas du tout fasciné par cet américain malsain. Il semble même un peu dégouté. Nous sommes en 1963 et Burroughs est encore un écrivain débutant à peine connu. Le portrait est quand même réussi, comme d'habitude.  "On l'aperçoit qui rase les murs aux environs de la rue Gît-le Cœur, pardessus grisâtre et chapeau mou sur une longue figure : ce pourrait être un flic en civil. Ou un assassin ; l'oeil mort trahit quelque chose d'un sadique glacé, jusqu'à l'âme s'il en a une. Il fut détective privé, par un temps ; voilà qui devait lui aller comme un gant. Aucune fantaisie extérieure chez ce visionnaire aussi blême et lugubre qu'est délirant son univers : le Buster Keaton des paradis artificiels"

lundi 29 septembre 2025

Journal de Matthieu Galey (suite)

 

Journal de Matthieu Galey (suite). Toujours bien écrit, vif, rarement ennuyeux. Les scènes décrites et les portraits nous transportent dans un monde dépaysant et politiquement agité au tournant des années 60. Les échos de la guerre d’Algérie se font entendre. Un soir, au cours d’un dîner littéraire, les débats virent à l’affrontement entre invités de gauche et de droite. Conclusion : « Les opinions politiques des littérateurs sont toujours déraisonnables, plus esthétiques ou morales que fondées. Pour quel motif logique un écrivain gagne-petit se ferait-il le champion des possédants ? Poésie pure... »


vendredi 12 septembre 2025

Eloge d'Aragon


 

Journal de Matthieu Galey, janvier 1959. Le diariste se rend à des réunions de travail chez Maurice Druon qui l'a embauché pour effectuer des recherches documentaires sur les rois maudits. La besogne est assez fastidieuse mais les discussions avec Maurice, comme il l’appelle, sont plaisantes. « Au dessert, nous chantons à deux voix les louanges de la Semaine sainte. Maurice trouve que c’est « de l’unanimisme réussi ». Pour moi, c’est surtout le premier chef-d’œuvre romanesque écrit par un communiste français depuis la guerre. Le preuve unique hélas ! qu’on peut avoir sa carte et un génie souverain, libre jusqu’à l’insolence absolue. »

mercredi 27 août 2025

Personnage secondaire


 On croise beaucoup de monde dans le Journal de Matthieu Galey. Un soir de 1957, à Vézelay, lors d'un spectacle son et lumière, un personnage encore peu connu... "Parmi nous, le ministre Mitterrand, qui est député du coin. Un beau brun, avec une lèvre lourde, sensuelle. Sa jeunesse d'allure tranche sur le officiels ventripotents qu'on rencontre d'ordinaire à ce genre de cérémonie." 

mardi 19 août 2025

Souvenir de Boris Vian


 

Parmi les personnalités évoquées dans le Journal de Matthieu Galey, on croise Boris Vian à l’occasion d’un matin difficile avec une sévère gueule de bois et une pénible absence de souvenirs. Dernier souvenir précis avant le trou noir de l’amnésie : Vian en train de parler. Galey le présente alors qu'il en est "à sa sixième activité professionnelle : ingénieur, romancier, traducteur, parolier, trompettiste : à présent, il chante." Vian chanteur a exercé une énorme influence sur le jeune Gainsbourg. J'ai repensé furtivement à l’époque du lycée, à Château-Thierry, quand je lisais tout Vian avec ardeur le soir à l’internat. Il reste quelques volumes sur les étagères. Je ne les relis pas, à part les nouvelles. Elles sont souvent très bonnes. Les chansons également.

lundi 18 août 2025

Dialogue

 

— Et le Journal de Matthieu Galey ?

— Je n’ai pas beaucoup de temps en ce moment. J’en lis des passages. Au moins un chaque jour. C’est toujours un bon moment. Une manière de voyager dans le temps.

— Et tu pars pour quelle époque ?

— Seconde moitié des années 50. C’est à la fois très éloigné et il y a des choses qui n’ont pas du tout changé comme l’instabilité politique par exemple. Mais ce sujet est à peine effleuré. Le jeune Galley est principalement occupé de littérature. Il rencontre les écrivains installés et des petits nouveaux (comme Sagan qui vient de débarquer). Chaque visite donne lieu à un portrait pris sur le vif. Tenue, attitude, manière de parler, coiffure, regard, etc. Tout est bon pour cerner au plus près ceux qui sont décrits. Il y a aussi des lieux traversés, des évocations de drague, et toujours cet élan propre à la jeunesse. Je suis curieux de voir comment cela évoluera.

— Tu me tiendras au courant.

— Je n’y manquerai pas.


samedi 26 juillet 2025

Fragments

Bill Térébenthine

 

Les lectures filent. Il reste quelques citations. Matthieu Galey, à la lecture de Guerre et paix (qui m’attend, lui aussi, dans la bibliothèque) : « Pourquoi la tristesse en demi-teinte de ce monde me remplit-elle d’une joie si forte ? » et cet aphorisme : « Il est des jours où l’on a envie de se demander pardon. » Beaucoup de fusée également chez Alain Chany, qui n’en est pas avare. J’en ai relèvé une qui passait. « Il fait un soleil qui se moque du reste. »

vendredi 18 juillet 2025

Lectures d'été

 

Lectures d’été. Je termine Yoga, même si l’auteur m’irrite toujours avec ses vantardises (savez-vous qu’il est capable d’identifier dès les premières notes les morceaux diffusés sur France Musique ?). Je viens de commencer le Journal de Matthieu Galey. Premier contact, très agréable. Je sais déjà que je le lirai régulièrement avec plaisir sur la durée. Et puis, le soir venu, avant de m’endormir, il y a Montaigne. Je ne dirai pas que c’est un excellent somnifère mais ça détend. Il y a quelque chose d’apaisant dans ces propos mesurés, ce relativisme soft. On comprend pourquoi tout le monde l’apprécie. Cette unanimité me l’a longtemps fait paraitre suspect. J’avais tort.