G-0C9MFWP390 Le Carnet de Joe Legloseur: années 70
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lundi 17 novembre 2025

Flashbacks


 

J’ai toujours un pied dans les années 70. Pas en permanence, mais j’ai des flashs (comme on disait). Ce ne sont pas des souvenirs au sens strict du terme, plutôt des sensations qui surgissent, accompagnées d’émotions fugitives. Ces états qui durent peu de temps semblent restituer des états de conscience qui seraient restés conservés intacts. Où ? Difficile à dire. On peut parler de mémoire émotionnelle qui se déclencherait selon des associations involontaires. Ce qui est troublant, c’est l’irruption du passé. Il parait que les personnes qui ont ce trouble appelé TDAH ont un rapport au temps différent. Cela vient du cerveau qui est câblé de manière différente. C’est la raison pour laquelle on parle de « neurodivergents ». Le problème, c’est que nous sommes une minorité (3,5 % environ pour les adultes). Nous avons du mal à comprendre le monde qui nous entoure qui est conçu par et pour les personnes dont le cerveau est considéré comme normal. On les appelle « neurotypiques ». Je suppose qu’ils ne sont pas assaillis à l’improviste par des émotions et des sensations remontant d’un lointain passé comme des personnages de Philip K. Dick.

mercredi 15 octobre 2025

Pause


 

— Comment ça va ? Je me traine un peu. Ce n’est pas la grande forme mais je suis certain d’avoir connu pire.

— J’avais remarqué que ça n’allait pas fort ces derniers temps.

— Ah oui ? Et à quoi tu vois ça ?

— Quand tu ressors tes disques du collège, ça ne trompe pas.

— Le pire c’est que j’en suis conscient au moment où je le fais. C’est de la régression pure et dure mais  qu’est-ce que ça fait du bien.

— Je crois que chaque génération a son remontant musical gravé dans le cerveau au moment de l'adolescence. L’essentiel c’est que cela fasse son effet.

— Oui, mais je n’ai pas trop envie de rester bloqué là. D’ailleurs, je ne suis pas du tout nostalgique de cette époque. La province française au début des années 70, c’était bien lourd.

— Tu crois que c’est différent maintenant ?

— Je ne sais pas. J’ai fuis l’endroit où j’ai grandi et je n’y suis jamais retourné. Je pense que ça n’a pas beaucoup changé. D'après ce qu'on peut voir sur Street View, c'est encore plus laid et franchement sinistre.

— Dans les rues, le décor ne change pas beaucoup, en effet. Mais les jeunes n’y sont pas. Ils sont sur les réseaux sociaux.

— Et oui, les choses ont changé comme dit l'autre.

vendredi 25 juillet 2025

Les penseurs ruraux du temps passé


 

«  D’un air ravissant, il conclut : « Entre nous, la vie, somme toute, c’est une merde... mais une merde tellement formidable à vivre... » Ses traits signifièrent une fatigue aimable, une sagesse régionaliste. Il tira une bouffée de sa pipe en cep de vigne sûrement, vous savez, de ces grosses pipes qui se les emmanche l’air de tout entériner, de tout comprendre, de tout admettre – dans le doute -, de tout assimiler – dans la patience – et de tout aimer ou presque – dans la connaissance. » (Alain Chany, L’Ordre de dispersion) On en a croisé des comme ça dans les années 70lorsqu’on traversait en faisant du stop des zones désertiques de la campagne française. Ils étaient les seuls à s’arrêter dans leur 2CV ou leur 4L. Barbus, rugueux, silencieux au début, ils devenaient bavards lorsqu’ils allumaient leur pipe au coin du feu pour une petite soirée philosophico-politique sur le thème inévitable de la fin de notre civilisation à plus ou moins court terme. Il fallait écouter et relancer. En échange de l’hébergement.