G-0C9MFWP390 Le Carnet de Joe Legloseur: Lebovici
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vendredi 30 mai 2025

L’art de la lettre d’injures

 

On apprend, en lisant les Considérations sur l'assassinat de Gérard Lebovici, que celui-ci avait laissé des notes manuscrites pour le plan d’un livre intitulé Tout sur le personnage. A propos de l’activité d’écrivain de Lebovici, Debord précise : « Allant au plus pressé, c’est par la lettre d’injures qu’il avait commencé. » Il donne au passage une définition qui est aussi un mode d’emploi de ce qui est selon lui « une sorte de genre littéraire ». Debord reconnait avoir, sur ce point, « appris beaucoup des surréalistes et, par-dessus tout, d’Arthur Cravan. » La seule difficulté réside, selon lui, dans le fait d’être en droit de les écrire « à l’occasion, pour certains correspondants précis. » Car il importe que ces lettres ne soient jamais « injustes ». Dans un entretien, Manchette racontait qu’il en avait reçu une de Lebovici qui l’avait grandement affecté dans un premier temps. Par la suite, elle lui avait parue parfaitement justifiée.


mercredi 9 avril 2025

Humour noir

 

A la fin du fort bien titré Derrière les lignes ennemies, dans un dernier entretien de 1993, après avoir expliqué que la mort de Gérard Lebovici l’avait « chagriné », Manchette reconnait avoir été également inconsolable d’avoir « raté » Robert Bresson qu’il a failli écraser alors que le cinéaste traversait le boulevard Henri-IV avec une baguette sous le bras. « Je ne l’ai pas tué parce que je ne l’avais pas reconnu. On me doit les six derniers films de Bresson. » L’entretien, qui se tient dans un hôpital psychiatrique, se termine par cette phrase qui « se comprend de soi-même » : « Je préfère être fou comme je suis que normal comme Pasqua. » (On pourra remplacer le nom de cette canaille par n’importe quel malade au pouvoir qui occupe notre palpitante actualité).