G-0C9MFWP390 Le Carnet de Joe Legloseur: roman noir
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mardi 1 avril 2025

Grand écrivain

Jim Thompson n’est pas seulement un auteur de la Série Noire. C’est également un écrivain punk avant l’heure et qui pousse très loin dans l’assaut contre les valeurs de la société de son temps - qui sont également les nôtres puisque rien n’a fondamentalement changé depuis les années cinquante. Heureusement que les censeurs de tous poils ne mettent pas leur nez dans ses romans. Mais il ne faut pas croire que Thompson se contente d’accumuler les provocations. C’est également un excellent scénariste ménageant des zones d’ombres, des surprises et des coups de théâtre autour des diverses morts violentes qui parsèment ses intrigues, dans la grande tradition du roman noir américain (ça, on garde).

 

 

lundi 31 mars 2025

L'art du portrait


 « Constance Wakefield... La quarantaine, un mètre soixante-dix ; dans les cinquante kilos.

Elle était tout en longueur ; longues jambes osseuses, longs poignets frêles, longues mains décharnées. Une de ces femmes tout d’une venue qui évoquent irrésistiblement le tuyau de poêle, sauf pour ce qui concerne la chaleur. Droite, distante. Myope et asthmatique.

Telle était Constance Wakefield.

Je ne l’ai pas encore cataloguée et je doute jamais y réussir. Je ne peux affirmer, de façon absolue, s’il s’agissait simplement d’une femme cupide et naïve ou, carrément, d’un maître chanteur. »

Et un peu plus loin :

« Elle portait deux paires de lunettes, l’une sur l’autre. Sous les verres, ses yeux exorbités ressemblaient à des huîtres nageant dans leur eau. »

Jim Thompson, Monsieur Zéro

Quelque part sur la toile, quelqu’un a écrit que ce roman était un chef-d’œuvre. Je ne suis pas loin de le penser.

mercredi 5 mars 2025

Dans le monde du roman noir

 


« Le roman noir à l’américaine parle d’un monde complètement dominé par le capital, où les salauds sont au pouvoir (interpénétration de la politique, du gangstérisme et de la police). Il raconte donc des histoires qui n’ont plus pour fin le rétablissement de l’ordre (...), parce que l’ordre qu’ils décrivent est irrémédiablement mauvais. Et ils sont noirs parce que personne, pendant cette période, ne voit comment sortir de ce merdier. » Le roman noir évoqué par Manchette commence dans les années 20 et son âge d’or se termine dans les années 50. La description m’a fait terriblement penser à notre époque avec toutefois une différence importante : ce qui se passait au niveau d’une ville dans les romans de Chandler ou Hammett se déroule aujourd’hui à l’échelle de pays entiers et est retransmis en live selon les lois du spectacle.