Je lis une recension de La Somnolence, premier roman de
Jean-Pierre Martinet qui ressort ces jours-ci. Le livre suit la logorrhée d’une
femme de 76 ans qui vocifère en ne s’adressant à personne précisément. Cela m’a
fait penser au dingo qu’on entend souvent parler tout seul en déclamant lorsque
nous passons devant son pavillon avec le chien. Il se déclenche sans se montrer
sur son perron, juste après notre passage, ce qui fait qu’on ne distingue pas
clairement ses propos. Une fois, il était question des déjections des chiens
qui répandent des bactéries. Difficile de ne pas se sentir visé avec notre
toutou en laisse. La dernière fois, j’ai saisi la fin d’une tirade où il était question
des « personnes sournoises qui arrivent par derrière sans prévenir, ça
suffit ! » Pour ce que j’en entends, cela ressemble des discours
revendicatifs relativement articulés. Ils sont déclamés sur un ton assez retenu
(pas de cris ou d’insultes) avec des effets oratoires, des haussements de ton
indiquant l’indignation.