A la fin du fort bien titré Derrière les lignes ennemies, dans un
dernier entretien de 1993, après avoir expliqué que la mort de Gérard Lebovici
l’avait « chagriné », Manchette reconnait avoir été également
inconsolable d’avoir « raté » Robert Bresson qu’il a failli écraser
alors que le cinéaste traversait le boulevard Henri-IV avec une baguette sous
le bras. « Je ne l’ai pas tué parce que je ne l’avais pas reconnu. On me
doit les six derniers films de Bresson. » L’entretien, qui se tient dans
un hôpital psychiatrique, se termine par cette phrase qui « se comprend de
soi-même » : « Je préfère être fou comme je suis que normal
comme Pasqua. » (On pourra remplacer le nom de cette canaille par
n’importe quel malade au pouvoir qui occupe notre palpitante actualité).
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