G-0C9MFWP390 Le Carnet de Joe Legloseur

mardi 20 mai 2025

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Les géants du Web (prononcer « GAFAM ») présentent une menace évidente pour la démocratie et un danger pour les utilisateurs leur livrant leurs données. Ce n’est certes pas nouveau mais le danger saute aux yeux depuis devinez quand. On peut essayer de les contourner ; ce n’est pas facile mais pas impossible non plus. Prenons l’exemple de l’omniprésent Google. J’étais resté avec l’idée qu’il s’agissait de la solution la plus efficace. J'ai changé d'avis. Je trouve que le référencement du Carnet laisse à désirer. Après être apparu en haut de la page lorsqu’on tapait « Joe Legloseur », il a subitement disparu en tant que lien direct. En revanche, le Carnet est très bien référencé sur Qwant, « le moteur de recherche qui respecte votre vieprivée »

lundi 19 mai 2025

RESISTANCE


 J’ai quelques réserves à émettre

au sujet de l’idéologie fasciste

qui se développe actuellement

beaucoup de choses m’énervent

à la radio

dans les journaux

parfois dans la rue

cela n’était pas arrivé

avec une telle intensité

depuis les années 80

période Tapie Sulitzer

sauf que c’est encore pire

je n’ai jamais accepté

de faire des efforts

pour m’adapter

ce n’est pas maintenant

que ça va commencer

je vais entrer en résistance dans mon coin

relire  Bukowski et Tchouang-tseu

et je suis sûr

que tout ira bien

samedi 17 mai 2025

Moments perdus


 Je dispose d’une bonne heure pour me consacrer à des activités gratuites et inutiles comme écrire, peindre, jouer du piano. La contrainte temporelle est excellente pour la santé. Elle oblige à activer les neurotransmetteurs (je ne pourrais pas dire exactement de quoi il s’agit mais « ça me parle »). Les circuits s’excitent, sortent du ronron semi-automatisé du reste de la journée. Pour aller où ? Si on pouvait l’énoncer clairement, ce ne serait plus de l’art. J’aime bien ce moment de vérité dans le documentaire sur Dolly Parton lorsqu’elle dit que le plus important pour elle, ce sont les moments où elle écrit ses chansons. Elles sont plus ou moins bonnes, mais c’est le moment, dit-elle, où elle est en contact avec ce qu’elle appelle « Dieu ». On peut donner le nom qu’on veut à cet élan qui nous traverse de temps en temps lorsque nous nous livrons à une activité artistique. Le frisson est le même.

 

vendredi 16 mai 2025

1975 (suite)

 

Je regarde une liste des "meilleurs films de 1975" et je constate que je n’en ai pas vu beaucoup sur le coup (Tommy, Dupont Lajoie). J’étais allé voir Nashville d’Altman avec un copain du lycée. Je ne suis pas certain d’avoir tout compris mais le film m’avait laissé dans un état planant propice à l’inspiration. En sortant de la salle, nous sommes allés manger dans un petit restaurant et, le vin aidant, nous avions improvisé les paroles d’une chanson pour notre groupe (il chantait, je jouais de la guitare). Nous avons noté le texte sur un bout de la nappe en papier et c’était devenu un de nos titres préférés. J’ai revu le film d’Altman récemment. C’est un chef-d’œuvre.

 


jeudi 15 mai 2025

Scénario

 

Dans un court essai sur le roman, Maupassant déclare que l’écrivain réaliste ne peut pas « tout raconter ». « Il faudrait alors un volume au moins par journée pour énumérer les multitudes d’incidents insignifiants qui emplissent notre existence. » Pour illustrer la nécessité de faire des choix, il prend l’exemple des accidents. Beaucoup de personnes en meurent chaque jour. « Mais pouvons-nous faire tomber une tuile sur la tête d’un personnage principal, ou le jeter sous les roues d’une voiture, au milieu d’un récit, sous prétexte qu’il faut faire la part de l’accident ? » Je pense que ce serait une excellente idée. Imaginons une scène de film ou de roman. Le personnage principal est en train de parler avec un autre personnage. Soudain, il s’écroule au milieu d’une phrase. Paf. Une balle perdue. Le tir d’un chasseur si les personnages se promènent dans les bois ou bien un règlement de compte entre bandes rivales s’ils marchent dans les rues d’une ville.


mercredi 14 mai 2025

Slogan


 « J’écris, c’est cela l’important. Non pas ce que j’ai écrit, mais le fait d’écrire en soi. » Je voulais développer un peu sur le thème de l’écriture à partir de cette citation d’Henry Miller et puis j’ai dérivé en ironisant sur les incitations à la lecture. Je reprends le fil. Cette phrase correspond à ce qui m’anime ici. J’ai d’ailleurs déjà dû formuler cette idée plusieurs fois dans les carnets. J’ai songé à la placer en exergue dans un coin du blog mais j’ai la flemme, et puis j’ai trouvé que ce serait prétentieux et ridicule. Pas de déclarations, des actes. Comme Dolly Parton qui, je l’ai appris en regardant un documentaire (sur Arte), a créé une fondation pour distribuer des livres aux enfants. C’est plus efficace que les discours sur les bienfaits de la lecture.



mardi 13 mai 2025

FATIGUE


 est-ce le temps

son passage permanent

les accumulations

de minutes

d’années

de décennies

cela peut finir par peser

 

est-ce l’usure provoquée

par la vie en société

les rencontres inutiles

les malentendus inévitables

les conflits incertains

 

tout ira mieux demain

après une bonne nuit

lundi 12 mai 2025

Vive la lecture !


 Maintenant qu’il s’agit d’une cause perdue, on peut bien l’encourager (surtout auprès des jeunes) ; c’est sans risque. La lecture est une activité d’individu solitaire, égoïste, asocial. Elle est à l’opposé des élans collectifs que la société tente d’encourager par tous les moyens avec plus ou moins de succès : finale de foot, nouveau pape, guerres et commémorations, mort d’une célébrité du spectacle... La lecture est dans notre cas une mauvaise habitude prise très tôt pour échapper à l’ennui de la famille, de l’internat, du travail. Une évasion ? Vous ne croyez pas si bien dire. Mais, c’est le côté un peu magique de la chose, tout en étant ailleurs, et parfois très loin, on se trouve intensément présent durant le temps de la lecture. C’est inexplicable, surtout pour les non-lecteurs ou pour ceux qui lisent uniquement dans le but de se rendre plus efficaces (on dit « monter en compétence »). Lire ne sert qu’à une chose : donner du plaisir à celui qui s’y adonne et rien d’autre.