Je me pose des questions, tout un
tas de questions. Je ne demande pas des solutions. A ce sujet, je n’ai plus
d’illusion. Je me demande seulement si la situation est vraiment catastrophique
ou si c’est un tour de mon imagination, une invention des médias, une
construction. Heureusement, la plupart du temps j’oublie les questions. Je
prépare un repas ou je promène le chien, j’écoute de la musique ou je lis un
bouquin. Et ça fait du bien.
lundi 10 novembre 2025
Sans réponse
dimanche 9 novembre 2025
samedi 8 novembre 2025
L'autre côté
vendredi 7 novembre 2025
Bienvenue à bord
Vous arrivez sur un blog
remarquablement discret, à la limite de l’invisibilité. Si vous l’avez trouvé
ce n’est pas en cherchant sur Google puisque le moteur de recherche n’est
toujours pas parvenu à ce jour à référencer le Carnet. Pourtant, les petits moteurs de recherche alternatifs y
parviennent. Pas grave. On peut s’en passer, et même se constituer un public de lecteurs
fidèles. De toute façon, Internet est voué à disparaitre,
siphonné par les robots conversationnels. C’est ce que certains disent. On peut
aussi penser que rien ne se passera comme prévu.
jeudi 6 novembre 2025
Résumé
Résumé de la journée. Pas oublié
de rentrer la poubelle qui a tendance à bloquer le trottoir étroit. Relu, dans
le catalogue de l’exposition Philip Guston au Centre Pompidou, un texte de son
ami (et voisin) Philip Roth. L’écrivain évoque les doutes et les joies du
peintre au moment où il passait de l’abstraction à la figuration. Il y évoquait le
sentiment de liberté que l’on ressent lorsqu’on tâtonne sans trop savoir dans quelle
direction on va (je cite de mémoire). Cette remarque me fait penser à Bill
Térébenthine et aux bouts de papier qui trainent dans son bureau-atelier. Courses
en utilisant la nouvelle voiture qui passe totalement inaperçue sur le parking
du supermarché. Nous avons juste rattrapé la norme automobile en 2025. Satisfaction d'être enfin mainstream.
mercredi 5 novembre 2025
Pendant ce temps, chez Bill Térébenthine...
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| Bill Térébenthine |
— Que t’arrive-t-il, Bill ?
— Rien. Au sens strict du terme.
— Peux-tu développer au sujet de ce
rien ?
— Je n’ai plus de goût à peindre
et à dessiner.
— Ah merde. Et comment tu l’expliques ?
— C’est assez simple. Depuis une
dizaine d’années, mes réalisations consistaient pour l’essentiel en dessins d’observation
et en peintures d’après des photos prises durant des promenades. C’est-à-dire
que je pratiquais un art d’imitation.
— Et ?
— Et il se passe que je ne peux
plus me mettre au travail pour continuer dans cette voie depuis que j’ai lu ce
que disait Hegel de l’imitation envisagée comme le but de l’art.
— Il en disait quoi, Hegel ?
— Pour lui, l’art n’a pas pour
fonction de reproduire du mieux qu’il peut le monde extérieur. Selon ses termes
tels qu’ils ont été rapportés par ceux qui suivaient ses cours, il s’agit d’un
travail superflu. Je vais retrouver le passage. Il parle d’un « jeu
présomptueux, qui reste bien en deçà de la nature ».
— Il y va fort, là. Mais ne
dit-on pas que dans l’Antiquité on admirait l’illusionnisme de Zeuxis dont les raisins
trompaient même les oiseaux ?
— Bien sûr. Hegel en parle. Ecoute
ça. « Au lieu de louer des œuvres d’art parce que des pigeons ou des
singes s’y sont laissés tromper, il faudrait plutôt blâmer ceux qui croient
avoir porté bien haut l’art, alors qu’ils ne savent lui donner comme fin suprême
qu’une fin si médiocre. »
— Je vois pourquoi Hegel a semé
le doute. Et tu vas faire quoi maintenant ?
— Rien. Je gribouille sur des
bouts de papier en attendant de voir ce qui va sortir.
— Veinard. C’est le meilleur
moment.
mardi 4 novembre 2025
RETOUR DE PROMENADE
Les feuilles dans les flaques d’eau
le bitume luisant sous les
lampadaires
content d’être rentré à l’abri
dehors il fait déjà nuit
rien écrit encore de la journée
j’écoute Blind Willie McTell
pas le vieux bluesman mais Dylan
qui rend hommage au chanteur
aveugle
j’apprécie la musique
j’apprécie d’être vivant
j’apprécie d’être là
je ne sais pas à qui m’adresser
pour dire merci
lundi 3 novembre 2025
Incompatibilité
Il y a une chose qui me sépare
définitivement de la droite : c’est la croyance dans la valeur travail. Je
n’ai pas eu les moyens financiers (ni le courage) d’appliquer le beau slogan
que Guy Debord écrivit sur un mur. Faute de mieux, je lui ai substitué un
modeste « Travailler le moins possible ». Je me suis toujours méfié du travail. Trop de
pénibilité. J’ai fait en sorte de m’en protéger en commençant tard et en
arrêtant le plus tôt possible. C’était une question de survie. Mais je n’ai
jamais essayé d’aborder le sujet avec les travailleurs que je croisais, encore
moins d’essayer de les entrainer dans ma désertion douce.
dimanche 2 novembre 2025
samedi 1 novembre 2025
Atterrir
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| Bill Térébenthine |
Hegel et la spiritualisation de
la matière dans l’art, c’est très bien, mais la réalité c’est que ces dernières
semaines j’ai passé la plus grande partie de mon temps à lire le manuel de la
nouvelle voiture. Les dispositifs de sécurité, le
fonctionnement de la climatisation et de l’écran multimédia, le contrôle de la pression des
pneus et le mode « éco » sont passés au premier plan dans mon esprit.
J’ai l’impression de sauter d’un seul coup dans le siècle en cours après avoir
continué à trainer pendant 25 ans dans le monde du siècle dernier.







