G-0C9MFWP390 Le Carnet de Joe Legloseur: Montaigne et moi

mardi 28 octobre 2025

Montaigne et moi

 

J’étais un peu impressionné ; je restais à l’extérieur, comme derrière une vitrine. Je me demandais si je comprenais. Après vérification, je conclue que je peux me fier à mes intuitions. Il en ressort un penseur très libre et largement en avance sur son temps où on s’étripait pour des convictions religieuses (ce qui explique qu’il avance ses idées avec prudence). Le texte intitulé « Apologie de Raymond Sebond » est un bon exemple. Il s’agit en fait de ce qu’on appellerait une déconstruction des arguments de cet auteur qui essaie de prouver l’existence de Dieu en décrivant la parfaite réussite qu’est l’homme, supérieure aux animaux et au reste de la création. Montaigne développe, en s’appuyant sur des citations d’auteurs de l’Antiquité, l’idée que les animaux n’ont rien à nous envier. Ils disposent du langage, même si celui-ci nous échappe ; ils ont des sentiments nobles, sont capables d’actes héroïques, de compassion, etc. Pour Montaigne, le sentiment de supériorité de l’homme sur l’animal n’est pas seulement une erreur. C’est une faute morale causée par une fierté mal placée et injustifiée. Cinq siècles plus tard, la situation n’a pas évolué (cf. le massacre des animaux destinés à la boucherie).


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