Que reste-il dans la mémoire de nos lectures passées au-delà d’un certain temps ? Dans mon cas, peu de choses : une
impression d’ensemble, le souvenir de moments plus ou moins agréables (les
meilleures expériences de lecture s’oublient rarement). Mais, s’agissant des
romans et des nouvelles, il me revient relativement peu de scènes précises, de détails de
descriptions ou de portraits. D’où l’intérêt de relire les livres qui ont compté, de s'y replonger. J’y pensais au sujet d’un texte de Julien Gracq intitulé La Presqu’île. Il est indiqué tout à la fin « achevé d’imprimer en février 1991 ». C’est probablement l’été de
cette année-là ou peu de temps après que j’ai acquis le livre lors de vacances
sur les lieux où se déroule le récit, en Bretagne. Le souvenir que j’ai conservé de cette lecture plus de 30 ans plus tard est comme une scène tirée d’un film. Un homme
seul roule en voiture en direction de la côte. Il devine à certains détails du
paysage (végétation, lumière, sensations diffuses) qu’il s'approche du rivage. La
mer apparait soudain au détour d’un virage. L’homme gare son véhicule puis baisse la vitre
pour laisser entrer l’air du large dans l’habitacle. Il allume une
cigarette et se plonge alors dans la contemplation des vagues.
lundi 1 septembre 2025
Souvenirs de lectures
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