![]() |
Ceci est une projection en 2050 |
lundi 30 juin 2025
Humour climatique
dimanche 29 juin 2025
samedi 28 juin 2025
MEDITATION
Je suis assis par terre
dans le couloir
essayant de ne penser à rien
et n’y parvenant pas
je revois une photo
j’étais assis sur un muret
exactement dans la même position
jambes repliées
j’avais 16-17 ans
c’est très loin
je pense au temps écoulé
avec l’impression étrange
d’être à la fois
sur le muret ET dans le couloir
je suis perplexe
la séance est interrompue
je me lève
en me demandant
s’il s’agit
d’une illumination
vendredi 27 juin 2025
Esprit
![]() |
Barbey par Nadar |
En 1850 Le Dessous de cartes d'une partie de whist parut en feuilleton, en trois parties, dans le journal La Mode — la Revue des deux Mondes l'ayant refusé (Wikipédia). Déjà à cette date, Barbey considérait l’art de la conversation, « cette fille expirante des aristocraties oisives », comme une chose du passé. Le salon d’une baronne pour laquelle le narrateur manifestait la plus grande admiration constituait le dernier refuge de l’Esprit. « C’est là que chaque soir, écrit l’auteur, jusqu’à ce qu’il se taise tout à fait, il chante divinement son chant du cygne. » Et Barbey précise un peu plus loin, pour décrire cet art de la causerie : « Rien n’y rappelle l’article du journal et le discours politique, ces deux moules si vulgaires de la pensée, au dix-neuvième siècle. »
jeudi 26 juin 2025
Vocabulaire
mercredi 25 juin 2025
Relecture
Allez savoir pourquoi, j’ai soudainement eu envie de relire un vieux bouquin de ce cher Bukowski. Pas un recueil de poèmes, plutôt la prose narrative. J’ai pensé à Women que j’avais emprunté dans une bibliothèque à l’époque où j’étais fauché. La question en arrière-plan était « N’aurions pas légèrement surestimé l’écrivain en raison de sa personnalité et la faiblesse de la concurrence ? » Le temps a passé, l’auteur nous a quitté ; c’est le bon moment pour une réévaluation. Verdict : ça tient plutôt bien la route. Le dosage entre détails réalistes et distance imprégnée d’humour fait passer cette succession de rencontres jamais parfaitement harmonieuse (c’est l’aspect réaliste) mais pas complètement nulles non plus (c’est la goutte d’optimisme). L’écriture est efficace. Les phrases coulent toute seules et vous entrainent à chaque page. Les scènes de disputes et de sexe sont répétitives, comme dans la vie. Elles évoquent parfois des souvenirs. Et puis je redécouvre à quel point Bukowski est un bon dialoguiste. Tout y est dans les scènes de couple : la jalousie, les enjeux de pouvoir, la tendresse qui se faufile à travers les sacs de sable, les souffrances accumulées, sans oublier le désir et les besoins corporels.
mardi 24 juin 2025
PARLER AVEC LES ARBRES
J’écoute le dernier Neil Young
c’est un bon disque
un de plus
peu importe qu’il ne nous
surprenne plus
depuis longtemps
ce que Dylan parvient à faire à
sa façon
l’important, c’est qu’il soit là
presque intact
comme Joan, Bruce
et quelques autres survivants
tant qu’ils seront là
nous aurons moins l’impression
qu’un film se déroule en arrière
et en vitesse accélérée
effaçant tout ce qui a précédé
pour restaurer ce qu’il y a eu de
pire
le vieux Neil est là
il tient bon
lundi 23 juin 2025
Citations de la semaine
![]() |
Bill Térébenthine |
Entendu en passant devant un poste radio : « Il y a une allergie du nationalisme à la façon dont l’exercice de l’intelligence peut le contester. » Lu dans un vieux manuel de méditation chinois, cette citation de Lao Tseu : « Celui qui parle au nom de la vertu ne la possède surement pas. » Et puis cette réplique de Hank dans Women : « Je ne peux pas arrêter d’écrire. C’est une forme de folie. »
dimanche 22 juin 2025
samedi 21 juin 2025
(Love Is Like a) Heat Wave
![]() |
Bill Térébenthine |
vendredi 20 juin 2025
Piano
Alfred Brendel est mort le 17 juin. Je lis la nécro. Quand il était petit garçon, nous dit-on, il entendait Hitler et Goebbels à la radio. « Cela m’a formé définitivement, avait-il confié au journal le Monde en 1993. Je me méfie de tous ceux qui croient détenir la vérité. » Et aussi ceci, qui nous rend le grand pianiste éminemment sympathique : « Tout chauvinisme me fait horreur. Je suis ravi d’avoir vécu comme j’ai vécu : sans patrie. » Pour en revenir à l'essentiel, je note ceci qui décrit parfaitement l’effet que produisent sur moi ses enregistrements : « J’ai toujours joué les œuvres avec lesquelles j’avais l’impression que l’on pouvait passer une vie. Celles qui émettent sans cesse une nouvelle énergie. Qui vous rajeunissent. » Une crème antirides pour l'âme.
jeudi 19 juin 2025
PROMENADE
Nous marchons le long de la plage
tout est comme dans un film de
bord de mer
la mer bleue scintille sous un
soleil éclatant
les filles en maillot de bain
sont jolies
les promeneurs âgés ont l’air de friqués
et tout là-haut sur la falaise
on peut voir d’immenses villas
modernistes
comme des bunkers dominant la mer
cette société est entièrement
organisée
autour des ultra-riches
pour qu’ils fassent fructifier le
mieux possible
leur capital
et que les autres
ceux qui les enrichissent
acceptent docilement cette
situation
outrageusement inégalitaire
solidement installée
qui perdurera probablement
jusqu’à la fin
mercredi 18 juin 2025
Sur Nabokov
A la fin d’un article consacré à Nabokov, Martin Amis écrit : « L’essence nabokovienne est d’une instabilité miraculeusement fertile : sans crier gare, les mots se détachent du quotidien et s’élancent comme des fusées dans un ciel nocturne, illuminant des verstes* cachées de désir et de terreur. * Il s’agit d’une unité de distance ancienne utilisée notamment en Russie.
Pour illustrer son propos, Amis cite
un passage de Lolita qui se passe de
commentaires. « Nous connûmes les
divers types de revendeur de voiture, le criminel réformé, le professeur à la
retraite et l’entrepreneur qui rate tout, chez les hommes ; et, chez les
femmes, la maternelle, celle qui joue à la grande dame et toutes les variations
de matrones. Parfois, les trains hurlaient dans la nuit monstrueusement chaude
et humide avec un écho déchirant et sinistre, mélangeant pouvoir et hystérie
dans un cri désespéré. »
mardi 17 juin 2025
Dialogue
— La manière que tu as de te
précipiter dans ton fauteuil dès que tu en as l’occasion pour te plonger dans
ton livre a quelque chose de désobligeant.
— Les
discours qui prétendent encourager la lecture sont des faux semblants. Les
lecteurs ont toujours dû se cacher pour s’adonner à leur plaisir.
— Pourrais-tu me dire ce qu’il y a de si captivant dans ce que tu lis en ce moment ?
— Je ne suis pas critique
littéraire mais je peux te lire un passage de ce roman de Nabokov. Nous sommes
près de la fin. Le narrateur a reçu un télégramme lui annonçant que Sebastian
Knight est sur le point de mourir. Il s’est précipité dans un train pour se rendre sur place, à la campagne.
Extrait : « Parmi les nuages beige, il y en avait un couleur chair,
et, dans le solitude tragique des champs dénudés, les plaques de neige en dégel
se coloraient d’un rose mat. Une route surgit et glissa durant une minute le
long du train, et juste avant qu’elle ne disparût à un tournant, on vit un
homme à bicyclette y zigzaguer parmi la neige et la fange et les flaques. Où
allait-il ? Qui était-il ? Personne ne le saura jamais. »
— Et ?
— Quand je tombe sur un passage
comme celui-ci, j’imagine Nabokov peaufinant sa description sur l’une de ses
fameuses fiches jusqu’à obtenir la clarté et la précision souhaitée. Je précise
que ce trajet en train est présenté par le narrateur comme particulièrement
pénible, le wagon est bondé, les voyageurs sentent mauvais et il craint
d’arriver trop tard à destination.
— Et si nous instaurions un
nouveau rituel. Tu me lirais de temps en temps un passage que tu as
particulièrement apprécié.
— Validé.
lundi 16 juin 2025
L’ALGORITHME
Sur mon téléphone
le moteur de recherche
me proposait divers liens
beaucoup d’entre eux
traitaient de sujets qui
m’intéressent
plus ou moins
les consulter devenait une
(mauvaise) habitude
l’algorithme m’avait piégé
j’étais enfermé dans sa boucle
l’addiction abrutissante me
guettait
mais soudain
sans raison apparente
cela a changé
je me retrouve maintenant
avec des liens
qui ne me donnent pas du tout
envie
de cliquer pour en savoir plus
ce qui libère du temps
pour finir de lire
La vraie vie de Sebastian Knight
dimanche 15 juin 2025
samedi 14 juin 2025
Reportage
Lecture intéressante d’un article de Martin Amis paru en 2016 qu’on peut trouver dans un recueil intitulé La Friction du temps. Dans ce reportage consacré à la campagne électorale menée par celui qui venait de remporter la primaire républicaine et allait accéder à la présidence pour un premier mandat, Amis envisage le cas sous l’angle de la maladie mentale. Il se base principalement, pour établir son diagnostic, sur la lecture des livres signés par le candidat. Après avoir décrit la manière dont l’agent immobilier s’y prenait pour racheter des logements à bas prix, il écrit : « Trump a le nez pour renifler les corps plus assez forts ni agiles pour éviter la prédation. Il a usé de la même tactique avec l’usine à gaz qu’est devenu le Grand Old Party, dont les salariés ne l’ont pas vu venir alors qu’il s’infiltrait parmi eux, et dont aujourd’hui il chevauche les ruines. La question est : peut-il faire la même chose avec la démocratie américaine ? » Vu du point temporel où nous nous situons, nous sommes en mesure de répondre par l’affirmative.
jeudi 12 juin 2025
PUBLICATION
STOP !Le dernier numéro tout nouveau tout frais du magazine du GFIV vient d'être mis en ligne. 20 pages d'art et de littérature pat Jane Sweet, Bill Térébenthine et votre cher Joe. Pour recevoir ce précieux cadeau chez vous il vous suffit de cliquer sur ce lien. Comme par magie, ce numéro apparaitra sur l'écran de votre ordinateur ou de votre téléphone.
Avec Nabokov
Je me souviens avoir commencé par
Lolita sur les conseils d’une fille à
qui je venais de raconter le scénario de ma bande dessinée. J’avais 24 ans, des
projets grandioses, et je travaillais comme veilleur de nuit dans un hôtel pour
payer les pâtes et les cigarettes. Le roman de Nabokov m’avait aidé à tenir
jusqu’au bout de la nuit derrière mon bureau de la réception. J’attendais ce
moment. Et puis il y eut la période Ada
ou l’ardeur qui fut assez longue (le roman est épais et je lis lentement).
J’ai le souvenir d’une narration virtuose d’une liberté folle dans laquelle j’aimais
me perdre. En ce moment, je lis avec un grand plaisir La vraie vie de Sebastian Knight, son premier roman en anglais. Le
récit est une mise en abîme de la situation de Nabokov en tant qu’écrivain au
moment de l’écriture du livre. En gros, le narrateur veut écrire sur Sebastian
Knight, son demi-frère qu’il a peu connu et dont il admire les romans. Nabokov
se plait à mettre en place une machinerie sophistiquée avec extraits des œuvres,
témoignages contradictoires de ceux qui l’ont connu, critique d’une biographie
médiocre et enquête sur les lieux où a vécu le sujet des recherches. C’est
élégant, drôle, brillant, et d’une grande beauté.
mercredi 11 juin 2025
L'éternel retour
Ce matin, après avoir lu un poème
de Carver où il était question d’une araignée, j’ai repensé à celle qui
apparaît régulièrement dans mon évier depuis quelques semaines. Je l’évacue à
chaque fois en faisant couler de l’eau et finit toujours par réapparaitre après
quelques jours. Elle doit s’arrêter au niveau du siphon puis remonter. Mais je
n’ai pas envie de penser aux tuyaux d’évacuation. Je préfère la considérer
comme une apparition, ce qu’elle est lorsque je la découvre immobile à côté de
la cuvette. Je pourrais l’extraire et la libérer dans le jardin. Quelques
verres d’eau et, prise dans un petit tourbillon, elle glisse en douceur dans
les canalisations. Je l’ai revue hier en rentrant des courses. Elle est
intacte. Les séjours dans les profondeurs ne semblent pas lui nuire. J’ai
l’impression qu’un début de complicité s’installe entre nous. Ce n’est pas plus
absurde que de devenir ami avec une IA.
mardi 10 juin 2025
Addiction
C’est plus fort que moi ; je
finis toujours pas en reprendre une dose. Et à chaque fois, je me demande
comment j’ai pu oublier à quel point ce truc pouvait me faire du bien. Je veux
parler du blues. Pas le blues moderne joué par des blancs qui font étalage de
leur dextérité sur le manche d’une guitare. Le blues, le vrai. Celui du début
du vingtième siècle ; le Delta Blues, le blues électrique de Chicago, avec
des prolongements qui vont jusque dans les années 60/70, rarement au-delà de
manière convaincante. Au moment où j’écris ces lignes, je me soigne consciencieusement
avec une compilation concoctée avec amour par Bill Térébenthine (qui a dessiné
la pochette).
lundi 9 juin 2025
Dialogue
— Et les séries ?
— J’en regarde très rarement.
Entre zéro et une par an.
— Tu t’en souviens ?
— La première saison de True Detective, Twin Peaks en commençant par The
Return et, sur les conseils d’un contact à l’époque où j’étais sur
Facebook, The White Lotus. Il y en a
eu d’autres mais j’ai tout oublié.
— C’est le problème avec les
séries. Grosse manipulation émotionnelle dont il ne reste rien. Et la
dernière que tu as vue ?
— La troisième saison de The White Lotus, justement. J’avais
entendu à la radio les critiques en parler de manière blasée, pas de surprises,
rien de nouveaux, etc. Moi, j’ai bien marché. Il y a le thème du bouddhisme (ça
se passe en Thaïlande), un bouddhisme pour touristes occidentaux friqués.
L’intérêt, c’est que l’écriture du scénario, la typologie des personnages et
leur évolution pendant leur séjour dans le club de vacances s’inspire des
principes bouddhistes. Même si le procédé est artificiel, cela donne une sorte
de profondeur à des gens qui ne présentent aucun intérêt en tant que
stéréotypes (un homme d’affaires en burn out, une bourgeoise coincée, des
copines d’âge mûr venue se défouler, un dragueur, masculiniste, une jeune
idéaliste attirée par le monastère, etc.). Et gare à ceux qui ont un mauvais
karma !
— Eh bien ! Présenté ainsi,
ça donne presque envie.
dimanche 8 juin 2025
samedi 7 juin 2025
LES ZONES OBSCURES
Je suis passé à côté
De Nicole Croisille
Et de Lelouch
Je crois que c’est grâce à
Chabada que Pierre Barouh
A pu créer sa maison de disques
Ce n’est pas certain
Il y a des pans entiers
De la réalité
Qui restent obscurs
On pourrait passer le reste
De sa vie
A effectuer des recherches
Sans en faire le tour
Ce n’est pas une raison
Pour ne pas en parler
vendredi 6 juin 2025
Revue de presse
![]() |
Pierre Clémenti et Bulle Ogier dans Les Idoles |
Le Monde titrait sur une « bombe sanitaire ». Le cadmium
est un cancérigène certain pour l’homme. Il est diffusé dans les sols par des
engrais et est présent à des doses importantes dans les aliments les plus
consommés (pain, céréales de petit déjeuner, pommes de terre...). Les médecins
sonnent l’alarme sans effet pour le moment. Les dégâts sont pourtant considérables,
notamment sur les enfants (très forte hausse de cancer du pancréas chez les
très jeunes). La solution ? Obtenir que le gouvernement trouve le temps
s’en occuper et accepte de légiférer. En
pleine période de recul sur les normes écologiques, ce n’est pas le meilleur
moment. En attendant, les petits déjeuners avec céréales à gogo pour les
enfants sont déconseillés. Consommer du bio permettrait de limiter les risques
mais la filière a été marginalisée, comme le souhaitait la FNSEA. Dans le
supplément Livres, nous retenons la
parution des entretiens avec Marc’O (98 ans) aux éditions Allia. Sur le site del’éditeur, on peut lire ceci : « Au fil d’innombrables
rencontres (Boris Vian, André Breton, Guy Debord, Jean Eustache, Jacques Lacan,
Jean-Luc Godard...), L’Art d’en sortir
nous immerge dans l’effervescence d’une époque éprise d’art et de révolution,
qui voulait abolir toutes les frontières : la théorie et la pratique, la scène
et le public. » Ne l’oublions pas.
jeudi 5 juin 2025
Lecture
![]() |
Jules Barbey d'Aurevilly |
Dans la première nouvelle des Diabolique, un narrateur se souvient d’une jeune fille qu’il avait rencontrée chez des gens qui lui louaient une chambre. Ils la lui présentèrent comme leur fille. Plus que sa beauté, ce qui frappa fortement le jeune homme de 17 ans à l’époque fut « l’air qu’elle avait » (c’est moi qui souligne). « Une espèce d’air impassible, très difficile à caractériser. » Cet air « qui la séparait non pas seulement de ses parents, mais de tous les autres, dont elle semblait n’avoir ni les passions, ni les sentiments, vous clouait... de surprise... sur place. » Cet air « n’était ni fier, ni méprisant, ni dédaigneux, non ! mais tout simplement impassible, car l’air fier, méprisant, dédaigneux, dit aux gens qu’ils existent, puisqu’on prend la peine de les dédaigner ou de les mépriser, tandis que cet air-ci dit tranquillement : « Pour moi, vous n’existez même pas. »
mercredi 4 juin 2025
Le capitaine est en colère
mardi 3 juin 2025
Sensations fortes
Dans la série « Découvrons les vieux livres qui trainent dans la bibliothèque », aujourd’hui : Les Diaboliques de Jules Barbey d'Aurevilly. Après avoir contemplé l’illustration de couverture (le nom de l’artiste n’apparait pas), commencer par enfoncer son nez entre les pages du livre entrouvert. Le parfum qui vous assaille est lourd, puissant. Il faut faire un effort pour s’en arracher tant sa force d’attraction semble vous entrainer vers des passés lointains. Les pages jaunies sont à manipuler avec une infinie précaution. L’une d’entre elles s’est déjà détachée. Cette fragilité et l’attention qu’elle implique donnent aux séances de lecture l’aspect d’un rituel secret parfaitement adapté à cet écrivain. Julien Gracq rappelle dans sa préface la haute personnalité du dandy. Il prévient le lecteur qui doit se laisser emporter par ce conteur à forte personnalité dont le style chevaleresque imprègne chacune des nouvelles qui composent le livre.
lundi 2 juin 2025
PROMENADE DU SAMEDI
trottoirs
rues
et parc
absolument déserts
ah mais oui
c’est aujourd’hui
le match de foot
qui passionne
tout le monde
parait-il
même ceux qui n’en a rien à foutre
ne peuvent l’ignorer
retour du parc en passant
par une place du centre
du monde en terrasse
match retransmis « sur trois écrans »
quelques beuglements avinés
quelques feux d’artifice
un peu plus tard
du côté des quais
on a gagné et
j’en ai toujours
rien à foutre
sidewalks
streets
and park
absolutely deserted
oh but yes
it's today
the football match
which excites
everyone
apparently
even those who don't give a damn
cannot ignore it
returning from the park by the way
by a central square
people on the terrace
match broadcast “on three screens”
some drunken bellows
some fireworks
on the quayside
a little later
we won and
I still have some
I don't give a damn