Dans ma voiture, j’avoue avoir
beaucoup de mal à utiliser la commande vocale pour demander au GPS de me conduire
à une adresse. A chaque fois que j’essaie de me lancer ma voix reste coincée au
fond de ma gorge. Le ridicule de la situation, probablement. Le robot ne
comprend pas et affiche sur l’écran « Je ne parviens pas à comprendre
votre demande. Veuillez recommencer. » Cette réaction me bloque encore
plus. Il faut pourtant s’entrainer. Notre environnement pourrait changer plus
rapidement que ce que nous avons connu depuis une trentaine d’années. La
journée commencera bientôt par une demande adressée à une cafetière, comme dans
un vieux roman de science-fiction. J’essaie de me convaincre que cela pourrait
être amusant au lieu d’être inquiétant. Pour l’instant, mes efforts d’adaptation
n’ont rien donné.
samedi 15 novembre 2025
Le futur a commencé
vendredi 14 novembre 2025
Soir d'automne
Il fait doux. Un soir de novembre
qui ressemble au mois d’avril. Le réchauffement et sa menace plane dans l’air.
Les lumières se reflètent sur l’eau noire de la rivière. Sur les quais, un son
de saxophone dans lequel je crois reconnaitre un air connu. En approchant, la
mélodie jouée à tâtons se précise : il s’agit de Fly Me To The Moon. Le musicien la reprend encore et encore.
J’imagine qu’il a quitté un appartement pour venir travailler son instrument au
bord de l’eau.
jeudi 13 novembre 2025
Le temps est-il une illusion ?
Lorsque je promène le chien du
côté des immeubles HLM, j’aperçois souvent un vieux monsieur qui marche
lentement en poussant un déambulateur contenant ses sacs de courses. Il porte
un petit chapeau assez élégant, se tient bien droit et, chose devenue rare,
fume constamment une cigarette sur laquelle il tire avec énergie. A chaque fois
qu’il apparait sur le trottoir, j’ai l’impression que ce personnage a une
dimension symbolique sans bien savoir de quoi exactement. Hier, je crois avoir
trouvé. La scène qui se répète à l’identique a un rapport avec le temps qui
semble ralentir sur son passage, presque jusqu’au point de s’immobiliser.
mercredi 12 novembre 2025
La fin de la colère ?
![]() |
| Bill Térébenthine |
Je ne suis plus aussi souvent en colère même si cela m’arrive encore. Il y a pas mal de motifs en ce moment, non ? Ce qui a changé, c’est le fait que ces colères ont quelque chose de déplacé dans ce décor confortable. Et puis il y a évidemment l'effet de l’âge. On parle rarement d'un « vieil homme en colère ». Ce sentiment semble réservé à la jeunesse, pauvre et mal nourrie de préférence. Alors je garde ces accès de colère pour moi. Je trouve assez rapidement un moyen de me calmer. Ce ne sont pas les distractions qui manquent.
mardi 11 novembre 2025
Un peu de philosophie
Le dernier numéro de Philosophie Magazine titre « La
mort, autant s’y préparer ». Lorsque j’ai vu cette couverture, j’ai pensé
« Tu ne t’occupes peut-être pas suffisamment de la mort ; elle n’est presque
pas présente à ton esprit. Voyons ce qu’en disent les personnes
interviewées. » Parmi eux, Pacôme Thiellement m’a tout de suite rassuré
lorsqu’il dit : « Il est vain de l’anticiper, car elle ne ressemble
jamais en rien à son attente. » Mieux : il est préférable de penser à
vivre « car dix ans passent à la vitesse d’une journée. » Et un peu
plus loin, je lis que pour Spinoza tant que la vie est là, la mort est absente
ou niée. C’est bon. Je vais continuer à ne pas y penser en me concentrant sur
la satisfaction d’être en vie.
lundi 10 novembre 2025
Sans réponse
Je me pose des questions, tout un
tas de questions. Je ne demande pas des solutions. A ce sujet, je n’ai plus
d’illusion. Je me demande seulement si la situation est vraiment catastrophique
ou si c’est un tour de mon imagination, une invention des médias, une
construction. Heureusement, la plupart du temps j’oublie les questions. Je
prépare un repas ou je promène le chien, j’écoute de la musique ou je lis un
bouquin. Et ça fait du bien.
dimanche 9 novembre 2025
samedi 8 novembre 2025
L'autre côté
vendredi 7 novembre 2025
Bienvenue à bord
Vous arrivez sur un blog
remarquablement discret, à la limite de l’invisibilité. Si vous l’avez trouvé
ce n’est pas en cherchant sur Google puisque le moteur de recherche n’est
toujours pas parvenu à ce jour à référencer le Carnet. Pourtant, les petits moteurs de recherche alternatifs y
parviennent. Pas grave. On peut s’en passer, et même se constituer un public de lecteurs
fidèles. De toute façon, Internet est voué à disparaitre,
siphonné par les robots conversationnels. C’est ce que certains disent. On peut
aussi penser que rien ne se passera comme prévu.
jeudi 6 novembre 2025
Résumé
Résumé de la journée. Pas oublié
de rentrer la poubelle qui a tendance à bloquer le trottoir étroit. Relu, dans
le catalogue de l’exposition Philip Guston au Centre Pompidou, un texte de son
ami (et voisin) Philip Roth. L’écrivain évoque les doutes et les joies du
peintre au moment où il passait de l’abstraction à la figuration. Il y évoquait le
sentiment de liberté que l’on ressent lorsqu’on tâtonne sans trop savoir dans quelle
direction on va (je cite de mémoire). Cette remarque me fait penser à Bill
Térébenthine et aux bouts de papier qui trainent dans son bureau-atelier. Courses
en utilisant la nouvelle voiture qui passe totalement inaperçue sur le parking
du supermarché. Nous avons juste rattrapé la norme automobile en 2025. Satisfaction d'être enfin mainstream.








