G-0C9MFWP390 Joe Legloseur CARNET: janvier 2025

vendredi 31 janvier 2025

Dylan everywhere

 

D’habitude, j’aime bien tomber de temps en temps sur une émission ou un article qui parle de Dylan. C’est généralement assez rare (même pour le Nobel, ce fut assez limité). Mais depuis la sortie du biopic, campagne de promotion hollywoodienne oblige, c’est l’avalanche. Ne boudons pas notre plaisir, la séquence sera de courte durée. D’abord, le côté « Dylan pour les nuls » est souvent drôle. Ensuite, tous ces commentaires élogieux sur le personnage légendaire et l’artiste hors norme semblent apporter soudain (certes un peu tard) une justification que nous n’avions pas su ou souhaité élaborer lorsque nous subissions l’incompréhension voire les moqueries de notre entourage.


jeudi 30 janvier 2025

Lecture

 

Il est difficile en lisant un passage du Piéton de Paris le soir de ne pas se laisser frôler par un petit souffle de nostalgie. Particulièrement lorsque Fargue évoque le 10e arrondissement, la Gare de l’Est et ses environs, un lieu que j’ai sillonné lorsque j’habitais rue Lafayette dans les années 80. Il faut dire qu’avoir été jeune à Paris c’est être condamné à une forme spécifique de nostalgie, celle que décrivent aussi bien Guy Debord que Patrick Modiano. Mais tout va bien, it’s life and life only.


mercredi 29 janvier 2025

Il n'y a pas que des mauvaises nouvelles

 

Les revenus des ultrariches s’envolent, les inégalités se creusent, selon une note de Bercy

En vingt ans, le revenu annuel des 40 700 ménages les plus riches a plus que doublé. Une croissance bien plus rapide que pour le reste de la population, relève une étude du ministère de l’économie. 


(Le Monde)

Aïe

 

J’ai écouté Bloom, le dernier Larkin Poe. Une critique lourdement élogieuse m’avait incité à faire cette tentative. Deux filles pratiquant le retour aux sources, un alliage réussi entre rock, blues et country. J’avais envie d’y croire. Besoin d’un peu d’élan pour affronter les mauvaises vibrations. Grosse déception. Désolé, c’est inaudible, je n’ai pas tenu au-delà du quatrième titre. La voix, assez plate, n’accroche pas du tout. Mais surtout, il y a le son horrible de cette guitare qui ferait passer n’importe quels métalleux pour des esthètes raffinés.

mardi 28 janvier 2025

L'art du détail

 

Les vieux fans dans mon genre n’attendaient rien de ce biopic or il faut se rendre à l’évidence : on pouvait difficilement faire mieux sur le sujet. Chalamet est excellent mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle le film est une réussite. James Mangold y est aussi pour beaucoup. Tous les détails sont soignés, des micros du studio d’enregistrement de Like A Rolling Stone à l’évolution de la tenue vestimentaire de l’artiste en passant par le décor de l’appartement partagé avec Suze Rotolo (dont le nom a été changé à la demande de Dylan). C’est la première fois que je m’intéresse à l’interview d’une accessoiriste sur un tournage. Et du coup, on se dit que ça vaut peut-être le coup de voir Walk the Line.


lundi 27 janvier 2025

Ce dont le monde a besoin

 


Le monde a besoin de folk, d’un grand retour aux sources, à la pureté, à la naïveté, comme lorsque les chanteurs et les chanteuses reprenaient We Shall Overcome sur la scène du festival de Newport en se tenant la main. Le monde a besoin des chansons de Woody Guthrie et tout ce corpus de chansons anciennes qui ont traversé le temps en passant par les clubs du Greenwich Village au début des sixties. Voir le beau film des frères Coen qui faisait revivre l’esprit de la scène folk au moment où le jeune Dylan commençait à se faire entendre. Faisons un rêve. Une vague de folk revival. Des jeunes et des moins jeunes reprenant le flambeau des protest songs (ce ne sont pas les sujets qui manquent). Et pour couronner le tout, Dylan en personne enregistrant des reprises de Guthrie en duo avec Baez. Il nous faudrait au moins ça.


samedi 25 janvier 2025

Dylan encore et toujours

Dylan revient de manière assez régulière dans l’actualité sans donner l’impression de faire particulièrement des efforts en ce sens. A peine sa dernière tournée (qu’on peut qualifier de triomphale) achevée, on reparle de lui partout à l’occasion de la sortie du biopic A Perfect Unknow. Non seulement Bob a validé l’acteur choisi pour l’interpréter mais il s’est investi à sa manière dans le projet en relisant attentivement le scénario en y apportant des corrections et des suggestions (dont une scène « inventée » qui reste à identifier). La bonne nouvelle, c’est que l’acteur TimothéeChalamet pourrait peut-être amener une partie du jeune public à découvrir ce qu’a représenté l’arrivée de Bob Dylan au début des années 60. Cela ne peut pas faire de mal.


Lecture

 

Fargue évoque dans Le piéton de Paris les folles soirées du Bœuf sur le toit. Le jazz, Cocteau et sa bande, les mondains du Tout-Paris se pressant pour venir s’encanailler. Et puis, les femmes. « Les femmes qui lançaient les modes d’alors dansaient comme chez elle, le maquillage franc, le corps discrètement disponible. Ah ! s’exclame-t-il, si j’osais m’étendre sur quelques bonnes fortunes de ce bon temps. »

 

vendredi 24 janvier 2025

Greatest of all time


 

A chaque fois que je vois passer une liste des plus grands albums de tous les temps ou quelque chose dans ce genre (le dernier en date est celui du magazine anglais Uncut), je ne peux m’empêcher de m’en régaler. Satisfaction de constater que les disques qui ont marqué nos vies sont toujours présent en bonne place. Plaisir visuel de revoir les pochettes qui ont encapsulé tant d’émotions (pas seulement esthétiques). Et par-dessus tout relancer l’envie, le désir d’écouter à nouveau, comme si c’était pour la première fois, quelques-uns de ces chefs-d’œuvre éternels. 

Contrairement à ce que pourrait laisser croire la couverture, ce n'est pas le sergent Pepper qui arrine en première place mais Revolver.


jeudi 23 janvier 2025

Rencontre

« Quand je l’ai rencontré la première fois à New York, en 1961, parmi d’autres gens qui semblaient faire partie d’une même communauté underground, Andy Warhol s’est tourné vers moi, m’a regardé de loin pendant quelques secondes, d’un air absolument neutre et ne m’a pas dit un seul mot. Pas même bonjour. » Alain Jouffroy, avril 2000

Illustration : Bill Térébenthine
 


 

Comme dit la formule célèbre, à partir d’un certain âge on ne lit plus, on relit. Antoine Compagnon en a fait le sujet d’un cours au Collège de France. Bref, je suis arrivé à cet âge. Cela signifie que l’on se retrouve avec une assez grande bibliothèque (faire tenir tous les livres était un critère dans la recherche immobilière). Lorsqu’un livre est lu, on fouille dans les rayons à la recherche du prochain qui aura l’honneur de se trouver sur la table de nuit. On ouvre, on hume, on lit un passage ou deux, on remet en place et on recommence. Jusqu’au moment où le déclic se produit, entraînant l’envie d’entamer la lecture avec impatience. Cette fois, le choix s’est porté sur Le piéton de Paris de Léon-Paul Fargue à cause de la phrase suivante : « J’ai habité Passy autrefois, du temps que j’allais au lycée Janson. » Il se trouve que ce fut la même chose pour moi : même quartier, même lycée. Cela se passait en 1975. Nous aurons l’occasion d’en reparler ; je prévois en effet de commémorer ici l’année 75.

mercredi 22 janvier 2025

Rions un peu

 

Soyons honnête, il y a également des motifs d’amusement. Comme ce chanteur (Michael Stipe du groupe R.E.M) qui annonce son acte radical de résistance radicale : « dès demain » il va se déconnecter « pour une semaine » des réseaux sociaux de Meta (Facebook et Instagram). Sans vouloir me vanter, j’ai fait beaucoup plus fort. Je ne me suis pas contenté d’une interruption d’une semaine. J’ai fermé tous mes comptes et je l’ai fait de manière préventive il y a plusieurs mois de cela. C’était héroïque et visionnaire.

Un début d’année qui pue

 

Le chef du SPECTRE

A pris le pouvoir

Il est là pour nuire

Pour nuire et s’enrichir

Sous les acclamations

De ses supporters

Fanatisés

Des hordes de fanatiques

Avec des casquettes rouges

Sur le crane

mardi 21 janvier 2025

A la télé


 

Documentaire sur David Lynch. Retour sur l’ensemble de l’œuvre. J’ai tout vu sauf Dune, trois ou quatre fois pour le corpus Blue Velvet, Lost Hyway, Muholland Drive. Il me reste les derniers épisodes de la deuxième saison de Twin Peaks sur un coin de disque dur. Je vais les regarder en séance d’hommage au disparu.

lundi 20 janvier 2025

Lu : L'Or de Blaise Cendrars

 

Cendrars c’est le bavard un peu éméché qui a toujours des histoires incroyables mais garanties authentiques à vous raconter. Le bar se vide, il va bientôt fermer. Mais rien ne peut interrompre Cendrars quand il est lancé, surtout s’il s’agit de l’épopée hallucinante du général Johann August Suter. Tout est excessif et démesuré chez ce personnage, ses succès grandioses comme ses ruines soudaines. Pressé par l’heure de la fermeture, Cendrars fait défiler le film en accéléré et sans temps mort. Ce qui ne l’empêche pas d’aligner des énumérations poétiques qui font rêver le lecteur à tous les coups. Avec Cendrars, on ne s’ennuie jamais.


vendredi 17 janvier 2025

Cadiot

 

Le Monde des livres du 16 janvier 2025

La qualité d'un livre peut-elle exercer une influence positive sur la qualité des critiques qui en rendent compte ? L'exemple ci-dessus semble l'indiquer. La citation est extraite du feuilleton de Tiphaine Samoyault consacré au dernier livre d'Olivier, Départs de feu (P.O.L)

jeudi 16 janvier 2025

Quelques heures plus tard...


 

Lorsqu’on annonce la mort d’une personne connue, je réalise parfois que j’ai pensé à elle sans motif apparent peu de temps avant que la nouvelle tombe. Cela n'arrive pas avec n’importe quelles personnes plus ou moins célèbres. Elles ont une chose en commun, celle d’avoir réalisé des œuvres qui m’ont intéressé ou qui ont pu être importantes pour moi à une époque ou qui le sont restées. Il n’y a pas eu dans cette liste de politiciens ni de sportifs. Plutôt des artistes, des musiciens, des écrivains... J'ai appris la mort de David Lynch il y a quelques heures. Pour donner une idée de l’importance de son œuvre dans ma vie, je dirai que je possède deux DVD : No Direction Home et Mulholland Drive. Pourquoi et quand ai-je pensé à lui ? Il y a deux ou trois jours, en lisant un article sur les incendies de Los Angeles dans le Monde où l’on disait que le feu avait traversé la route de Mulholland Drive.

mercredi 15 janvier 2025

Comment ça va ?

 "Comme si un démon s'était emparé du pouvoir, un démon dangereux et bouffon, qui depuis longtemps avait joué un rôle assez important, mais qui venait de proclamer son autorité sans réserves, inspirant une terreur mystérieuse et suggérant des pensées de fuite, un démon qui avait nom : hébétude."

Thomas Mann, La Montagne magique

Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence. 

lundi 13 janvier 2025

Qui veut encore être sur X, Facebook ou Instagram ?

 


Personne ne me pose la question, je le fais moi-même. « Démarrer un blog en 2025, n’est-ce pas anachronique ? » La réponse est « probablement ». A quoi j’ajouterai : « Et alors ? ». C’est la présence sur les réseaux sociaux qui commence à devenir quelque chose de vaguement gênant. Et ce phénomène ira en s’amplifiant pour des raisons évidentes qu’il n’y a pas lieu de développer. En revanche, pour qui n'a pas l'ambition de devenir un influenceur, le blog présente de précieux avantages : il s’agit d’un media intimiste (on sait d’avance qu’on sera peu lu) et assez élitiste (à l’écart des troupeaux de followers).

samedi 11 janvier 2025


 

 « On se fait du tort en écrivant. » La citation est de Jacques Chardonnes dont j’avais beaucoup apprécié le roman Vivre à Madère. Je l’ai piquée à Patrick Besson dans le Point. Comme quoi on ne perd pas forcément son temps en feuilletant un magazine de droite.


 

Dans la liste des disques qui rendent heureux, ne pas omettre THE KINK KONTROVERSY que je viens de réécouter sur un CD acheté au début des années 90. C’était avant les versions remastérisées, le son est pourri et cela convient parfaitement à ces titres qui alternent rock primitif et ballades ébréchées. Le premier titre représente l’idéal de ce que je rêvais d’atteindre lorsque je songeais monter un groupe de blues garage. Toutes les chansons suivantes sont parfaites (mélodies qui donnent envie de fredonner, textes plein de sensibilité grinçante). On partage le sentiment d’euphorie de Ray Davies réalisant qu’il est en mesure d’écrire des bijoux comme When I see that girl of mine ou I’m on an Island. La mélancolie qui se glisse dans des titres comme Where have all the good times gone laisse entrevoir le filon que le grand Ray explorera dans le futur. Bref, tout est bon, pas une seconde à jeter.

vendredi 10 janvier 2025

Bienvenue en 2025


 

Mal dormi cette nuit. Des images des zones incendiées en Californie sont venues faire un tour. Et aussi le duo élu par les zamériquins. Point de bascule vertigineux ou simple poursuite du grand show ? Nous le saurons peut-être ultérieurement. En attendant, nos deux milliardaires fous ressemblent de plus en plus aux méchants dans un film de feu James Bond. Le réchauffement enregistre de nouveaux records. Hollywood peut brûler ; le film catastrophe a tout envahi. 

jeudi 9 janvier 2025


 

Trouvé par hasard un texte de Burroughs sur le plagiat posté en juin 2006 sur le blog de Lucien Suel ACADEMIE 23. Je suis allé voir dans la bibliothèque s’il n’était pas inclus dans le volume des Essais publiés chez Bourgois. Je n’ai pas eu à chercher longtemps. Sur le blog, le texte s’appelle « Le Plagiat ». En parcourant le sommaire des Essais, j’ai rapidement repéré un titre, « Les voleurs », qui semblait correspondre. C’était lui dans une autre traduction (celle de Gérard-Georges Lemaire). Burroughs y défend le droit et même selon lui la nécessité, pour l’écrivain, d’emprunter des fragments un peu partout : conversations entendues, films, émissions, journaux, magazines, romans, etc. La démarche est résumé par Burroughs dans une délicieuse formule : « Tout appartient au voleur inspiré et consciencieux. »

mercredi 8 janvier 2025

Début 2025

 

 

Premier film de l’année : Rio Lobo, Howard Hawks, 1970.

Lecture : suite de La montagne magique dont on fêtera le centenaire cette année.

Chanson : No Reply (sur l’album Beatles For Sale)