G-0C9MFWP390 Le Carnet de Joe Legloseur

lundi 26 mai 2025

Questionnaire



(J’ai recopié des questions posées par le Point à Antoine De Caunes.)

Quel est le premier livre qui vous a marqué ?

On achève bien les chevaux d’Horace McCoy. Je l'ai toujours. Le livre trainait dans la chambre de ma grande sœur. Je me suis toujours demandé pourquoi vu qu’elle ne lisait pratiquement rien à part Salut les Copains.

La première séance de cinéma dont vous vous souvenez ?

Bonnie and Clyde au cinéma du village. C’était un évènement. Il y avait plein de voitures garées le long de la route, la salle était bondée. Une ambiance inoubliable et un film que je revois souvent.

Votre premier disque vinyle ou cassette ?

Format 45 tours : Love Like A Man de Ten Years After acheté à un grand du collège qui revendait ses disques.

Format 33 tours : Sticky Fingers. Un choc (et pas seulement à cause de la pochette de Warhol)

Votre série télé d'enfance ?

Belle et Sébastien

Aviez-vous des posters dans votre chambre ?

Plein, pour dissimuler le papier peint à fleurs. Mais je ne me souviens que d’un : l’affiche des Who « Maximum rythm & blues » qui était offerte dans la pochette de l’album Live At Leeds.

Vous vous occupiez comment, ado ?

Ecouter des disques, lire la presse musicale, rêvasser.

Vous écoutiez quoi ?

Les Who et les Stones, beaucoup. Et pas du tout les Beatles.

Un roman récent qui vous a marqué ?

Tiens ! C’est le même que De Caunes. J'écris l'Iliade, de Pierre Michon 

 

 

 

 


samedi 24 mai 2025

LE RAP DU MATIN



 Un peu de pluie ce matin

ça fait du bien au jardin

le téléphone sonne

il n’y a personne

j’aimerais seulement trouver

un peu de tranquillité

tous les politiciens

me font marrer

le rap me tape

sur les nerfs

toutes la Gaëlle sont

des grosses connes

vise un peu la punchline 

tiens le soleil revient







vendredi 23 mai 2025

« Pruneau desséché » (dialogue démocratique)

 

— Bruce : Chez moi, l’Amérique que j’aime, celle sur laquelle j’ai écrit, ce symbole d’espoir et de liberté pendant 250 ans, est actuellement dans les mains d’une administration corrompue, incompétente et traîtresse.

— Donald : Je vois que Bruce Springsteen, complètement surcoté, est allé dans un pays étranger pour mal parler du président des États-Unis. Je ne l’ai jamais aimé, je n’ai jamais aimé sa musique, ni sa politique de gauche radicale et, surtout, ce n’est pas un type talentueux – juste un idiot arrogant et odieux. Ce pruneau desséché de rocker (sa peau est tout atrophiée !) devrait GARDER SA BOUCHE FERMEE jusqu’à ce qu’il revienne dans le pays, c’est le juste prix à payer. Ensuite, nous verrons tous comment cela se passe pour lui !

— Bruce : En Amérique, ils persécutent les gens qui utilisent leur droit à la liberté d’expression et expriment leur désaccord.

— Neil : Nous n’avons pas peur de toi ! Arrête de te soucier de ce que les rockeurs disent de toi et pense plutôt à sauver les États-Unis du chaos que tu as foutu. 

La question est : quelle insulte va-t-il trouver pour Neil ?


jeudi 22 mai 2025

Sollers, le lecteur


 Je feuillette mon exemplaire légèrement jauni de La Guerre du goût. A Paris, je lisais ses chroniques dans le Monde des livres installé à la terrasse d’un café, avant d’aller à ma leçon de conduite. Je me tenais immobile dans le bruit des voitures qui passaient sur le boulevard. Un peu de vent agitait les feuilles des arbres et je découvrais la poésie classique chinoise. Cette citation d’un poème de T’ao Yuan-Ming (365-427) a probablement dû m’enchanter.

Je lis la chronique des temps très anciens,

Je regarde les images du vaste monde.

Je dis oui à l’univers. Si cela n’est pas

Le bonheur, où donc est le bonheur ?

Aujourd’hui, c’est un passage d’une nouvelle de Scott Fitzgerald intitulée L’après-midi d’un écrivain qui a retenu mon attention :

« Il traversa la salle à manger et il entra dans son bureau, aveuglé, un instant, par l’éclat de ses deux mille livres, dans le coucher du soleil. Il était assez fatigué – il allait s’allonger pendant dix minutes, et puis il verrait s’il pouvait démarrer sur une idée dans les deux heures qui lui restaient avant le dîner. »

mercredi 21 mai 2025

Décalé

Il y a d’abord eu un moment de sidération. Un tel virage négocié aussi brutalement, personne n’aurait cru cela possible. Puis, très vite, on a pensé aux dieux. Pas ceux des monothéismes qui déclenchent les guerres en cours ; ceux de la mythologie grecque, les dieux d’Homère et des tableaux de la Renaissance. Ils sont là, nous dit Michon. « Les dieux habitent un monde tout proche, mais un peu décalé. » Si c’est le cas, ils ne s’occupent que rarement des affaires humaines. S’en seraient-ils lassés ? A moins qu'une chose continue à les irriter au point d’intervenir pour remettre certains humains à leur place. Cela s’appelle l’hubris, « ce qui, dans la conduite de l'homme, est considéré par les dieux comme démesure, orgueil, et devant appeler leur vengeance. » (Larousse)

 


mardi 20 mai 2025

Recherche

 

Cliquer sur l'image pour agrandir

Les géants du Web (prononcer « GAFAM ») présentent une menace évidente pour la démocratie et un danger pour les utilisateurs leur livrant leurs données. Ce n’est certes pas nouveau mais le danger saute aux yeux depuis devinez quand. On peut essayer de les contourner ; ce n’est pas facile mais pas impossible non plus. Prenons l’exemple de l’omniprésent Google. J’étais resté avec l’idée qu’il s’agissait de la solution la plus efficace. J'ai changé d'avis. Je trouve que le référencement du Carnet laisse à désirer. Après être apparu en haut de la page lorsqu’on tapait « Joe Legloseur », il a subitement disparu en tant que lien direct. En revanche, le Carnet est très bien référencé sur Qwant, « le moteur de recherche qui respecte votre vieprivée »

lundi 19 mai 2025

RESISTANCE


 J’ai quelques réserves à émettre

au sujet de l’idéologie fasciste

qui se développe actuellement

beaucoup de choses m’énervent

à la radio

dans les journaux

parfois dans la rue

cela n’était pas arrivé

avec une telle intensité

depuis les années 80

période Tapie Sulitzer

sauf que c’est encore pire

je n’ai jamais accepté

de faire des efforts

pour m’adapter

ce n’est pas maintenant

que ça va commencer

je vais entrer en résistance dans mon coin

relire  Bukowski et Tchouang-tseu

et je suis sûr

que tout ira bien

samedi 17 mai 2025

Moments perdus


 Je dispose d’une bonne heure pour me consacrer à des activités gratuites et inutiles comme écrire, peindre, jouer du piano. La contrainte temporelle est excellente pour la santé. Elle oblige à activer les neurotransmetteurs (je ne pourrais pas dire exactement de quoi il s’agit mais « ça me parle »). Les circuits s’excitent, sortent du ronron semi-automatisé du reste de la journée. Pour aller où ? Si on pouvait l’énoncer clairement, ce ne serait plus de l’art. J’aime bien ce moment de vérité dans le documentaire sur Dolly Parton lorsqu’elle dit que le plus important pour elle, ce sont les moments où elle écrit ses chansons. Elles sont plus ou moins bonnes, mais c’est le moment, dit-elle, où elle est en contact avec ce qu’elle appelle « Dieu ». On peut donner le nom qu’on veut à cet élan qui nous traverse de temps en temps lorsque nous nous livrons à une activité artistique. Le frisson est le même.