Loin de moi l’idée de dire du mal
de Frédéric Berthet. D’ailleurs, je ne veux, en règle générale, dire du mal
d’aucun écrivain. Si on a besoin de passer ses nerfs, il y a assez de têtes à
claques du côté des politiciens (pour
prendre un exemple au hasard). Les écrivains, eux, ne nuisent à personne. Tout
juste leurs écrits peuvent-ils générer une forme d’ennui. Ce n’est jamais
violent, on est généralement confortablement installé quand on lit. En fait, tout
est de ma faute. Le passage sans transition de Bukowski à Berthet était une
erreur. Le premier est un boxeur poids lourd. En comparaison, Paris-Berry de Berthet ne parait pas
seulement léger ; il est terriblement inconsistant. Chaque texte est comme
une bulle qu’on tente d’attraper et qui éclate en laissant derrière elle un
vide gênant. Improviser sur le presque rien s’avère une entreprise périlleuse
(j’en sais quelque chose). Et puis la légèreté forcée et l’insouciance feinte
me rendent triste. Je vais le lire jusqu’au bout un peu comme on lirait une
notice listant tous les pièges menaçant les textes courts.